La représentation du sport comme une sphère apolitique est un mythe. Nous prendrons le temps de revenir sur la thèse de Norbert Elias, de la déconstruire et de développer l’exemple de la construction du champion comme idéal de l’homme révolutionnaire soviétique.
- Dominique Bodin Professeur des universités en Sociologie à l’UPEC
- Jean-Marie Brohm Professeur émérite de sociologie à l'Université Montpellier III
- Sylvain Dufraisse Maître de conférences en histoire du sport à l'université de Nantes
Aujourd’hui jeudi, notre série s’achève par un débat.
Cette semaine a commencé par le récit des origines de la pratique sportive… dont l’essor n’est pas sans rapport avec celui du capitalisme. En effet, le champ du sport n’est pas un monde à part.
Au contraire, il est pris dans un système global - resté longtemps l’apanage des Etats - qui ont fait de lui un bien commun. Il est aujourd’hui, à l’image de l’économie, mondialisé et segmenté en marchés.
De ces mutations émanent de représentations, certes nouvelles, mais qui voient souvent dans le sport - neutre et universel - le remède à tous les maux de notre époque.
Et c’est donc cette civilisation du sport que nous questionnerons aujourd'hui.
Avec nous aujourd’hui autour de cette table, Jean-Marie Brohm, Sylvain Dufraisse, et Dominique Bodin.
Le détournement de la lutte des classes par l’idéologie sportive, l’abrutissement massif dans les stades, l’idéologie du fort, du vainqueur, du super-héros existent depuis fort longtemps, mais cela s’est aggravé avec la mondialisation du capitalisme financier. Jean-Marie Brohm
On a fait des jeux antiques une trêve politique, ce qui est totalement mythique, puisque c’était la domination de certaines ethnies sur d’autres, donc un autre moyen de faire la guerre et de dominer les peuples ; sans compter que le sport était réservé à ceux qui étaient bien nés, et aux hommes. Dominique Bodin
Les champions, à partir du milieu des années 1930, ont servi à représenter une forme d’idéal du citoyen soviétique, et à attirer les masses vers cette conduite. Le champion soviétique devait être très éduqué, et en parallèle était un sportif. Sylvain Dufraisse
Musiques :
Combat de boxe à la Grande aux belles (1949) et "Camel" par Badbadnotgood
The Puppini Sisters : "I will survive"
Générique : Quantic "Time is the enemy"
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