Le changement climatique remet en cause nos modes de production et de consommation, et les solutions – tant d’atténuation que d’adaptation – sont fondamentalement des questions économiques et sociales.
- Céline Guivarch Membre du Haut Conseil pour le climat, économiste au CIRED, Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement
Alors que la France a battu par trois fois consécutives son record de journée la plus chaude après un 15 août, que des incendies ravagent Hawaï et le Canada, que la mer Méditerranée a enregistré des températures de presque 30°C au mois de juillet et que la Chine a été frappée début août par un typhon dévastateur, l’ampleur des effets du changement climatique n’est plus à démontrer, à l’instar des travaux qui tentent de les modéliser pour définir comment les limiter.
Le changement climatique, objet d’étude à part entière
Les questions environnementales sont toujours des questions de liens entre nos activités humaines qui modifient/altèrent/menacent/maintiennent/améliorent les conditions de vie sur Terre, elles-mêmes ayant un effet en retour sur nos activités, et donc sur l’économie, Céline Guivarch précise "aujourd'hui, la température moyenne du globe s'est réchauffée de 1,1°, mais ce qui compte au quotidien c'est l'ensemble des effets de ce réchauffement qui se traduit par la fonte des glaciers, la fonte des calottes glacières, la montée du niveau de la mer et l'augmentation des événements météorologiques extrêmes. Le réchauffement climatique rend plus fréquents et plus intenses ces événements extrêmes, avec des effets en cascade sur les écosystèmes, sur les feux de forêt, les infrastructures, la santé humaine".
Par ailleurs, ce qui intéresse les économistes du climat, c'est le coût de l'inaction climatique, Céline Guivarch nous explique "le coût de l'inaction, c'est le coût des dommages que l'on subit déjà et que l'on va continuer à subir si on ne réduit pas les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale et si on ne les ramène pas à zéro. Ce coût des dommages, c'est la valeur des actions pour les éviter. En France, par exemple, cette valeur sert à évaluer les choix d'investissements publics ou certaines politiques publiques. Il y a deux types d'action face au changement climatique, des actions d'adaptation par rapport à un climat qui a déjà changé, et qui va encore change : il faut par exemple adapter nos villes à des canicules plus fréquentes. L'autre type d'actions concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre, il faut amener à zéro les émissions de CO2, tant que cet objectif ne sera pas atteint, la situation va continuer à empirer. Cela entraine des transformations assez radicales sur notre façon de produire, consommer, de se déplacer, de se loger, d'organiser les territoires et ces transformations ont aussi un coût".
Pour aller plus loin
- Céline Guivarch : co-autrice du 6ème rapport du GIEC, avril 2022, membre du groupe 3 sur l’atténuation - Rapport du groupe 3 du GIEC : les points clés
- Rapport 2023 du Haut Conseil pour le climat
- Gasser, T., Guivarch, C., Tachiiri, K. et al. "Negative emissions physically needed to keep global warming below 2 °C". Nat Commun 6, 2015 (article portant sur l’étude comparative des solutions de limitation du réchauffement climatique à +2°C max)
Références sonores
- Extrait du film Soleil Vert de Richard Fleischer (1973)
- Lecture, extrait de Les marchands de doute, Naomi Oreskes, 2012
- Archive, Jacques Piccard, océanographe, présente la conclusion du rapport Meadows à la RTS en 1972
- France Culture, Robert Vautard, invité des Matins d’été le 22 août 2023
Références musicales
- Un enfant de la pollution, par Daniel Balavoine dans Starmania
- Skipping like a stone, par The Chemicals Brothers
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