Maillons stratégiques de la mondialisation, les ports se veulent désormais plus économes en foncier, plus respectueux de l’environnement, tout en étant mieux intégrés à la ville. Face à la saturation des chaînes logistiques, l'enjeu est ainsi d'allier efficacité économique et pérennité énergétique.
La crise sanitaire a été le révélateur de profonds dysfonctionnements structurels au sein des dynamiques portuaires mondiales.
Dans un premier temps, dans un contexte de confinement globalisé, les chaînes d'approvisionnement ont été largement et naturellement ralenties. Le port du Havre, principal port français en terme d'accueil de porte-conteneurs, a ainsi vu son trafic diminuer de plus de 14% en 2020.
Cependant, face à la reprise économique forte durant l'année 2021 et l'augmentation drastique de la consommation, de grands ports mondiaux, notamment américains et asiatiques, sont alors en proie à la gestion de l’encombrement des terminaux, favorisant ainsi les retards de livraisons. Le Covid-19 a donc renforcé la nécessité de rendre les ports plus performants. Concrètement, face à cet encombrement, faut-il revoir les infrastructures portuaires afin de les rendre plus résilientes économiquement et écologiquement?
Des infrastructures portuaires dépassées
Selon de nombreux spécialistes du "shipping", une grande partie des ports internationaux, à l'image de celui de Long Beach en Californie, n'ont pas assez investi dans la mise en place de nouvelles structures capables d'accueillir des porte-conteneurs de plus grande taille. Face à ces limites fondamentales, le groupe français CMA-CGM a décidé de renforcer sa politique d'investissements dans les infrastructures, en vue de les rendre plus efficaces et surtout capables de faire face à des volumes de flux tendus de plus en plus importants. Ce discours, dit de "l'école néerlandaise", se concentre ainsi sur le renforcement de la compétitivité des ports, notamment en terme d’intermodalité, soit de l'utilisation intégrée de plusieurs moyens de transports, et d'interconnexions entre les différentes infrastructures et espaces géographiques.
Ainsi, une des principales faiblesses des ports français réside dans le fait qu'il existe une faible connexion entre l’espace à proprement parler du port et ce qu’on appelle "l’arrière-pays". Cette défaillance de pensée territoriale globale est donc au cœur de la problématique des ports.
Quelle place pour les ports dans un monde sans pétrole ?
D'un point de vue écologique, les activités portuaires sont nécessairement polluantes : celles liées à la manutention et au stockage de matières dangereuses, celles de la pollution des eaux, et celles consécutives au dragage et au rejet de ses déchets. Ce paradigme est lié au fait que les ports s'avèrent être très dépendants aux hydrocarbures.
Face aux problématiques liées au réchauffement climatique et au caractère structurant des ports au sein de l'espace économique globalisé, la question de l’efficacité énergétique, de la production d’énergies renouvelables et de l’écologie industrielle se pose irrémédiablement.
Pour comprendre l'ensemble des enjeux autour de la compétitivité et de la transition écologique des ports, nous avons le plaisir de recevoir en studio Olaf Merk, expert du transport maritime au Forum International du Transport à l’OCDE et César Ducruet, géographe, chercheur au CNRS, ainsi que Gaëlle Guéguen-Hallouet, juriste, professeur de droit public à l’Université de Bretagne occidentale en duplex.
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