Mignonne, allons voir d'où vient la rose... : épisode 3/3 du podcast L'économie des fleurs

Au Kenya, la production de roses représente 2 000 hectares de superficie, 60 000 employés et rapportent 400 milliards de dollars à l’économie nationale.
Au Kenya, la production de roses représente 2 000 hectares de superficie, 60 000 employés et rapportent 400 milliards de dollars à l’économie nationale. - SIMON MAINA
Au Kenya, la production de roses représente 2 000 hectares de superficie, 60 000 employés et rapportent 400 milliards de dollars à l’économie nationale. - SIMON MAINA
Au Kenya, la production de roses représente 2 000 hectares de superficie, 60 000 employés et rapportent 400 milliards de dollars à l’économie nationale. - SIMON MAINA
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Longtemps européenne et principalement hollandaise, la production de fleurs coupées a été délocalisée dans les années 1980 au Kenya, Éthiopie, Équateur ou Colombie. C’est maintenant une industrie de masse qui vend paradoxalement un produit qui n’est en réalité plus très « naturel ».

Avec
  • Bernard Calas Professeur de géographie à l'université Bordeaux Montaigne et responsable du Master Erasmus Mundus African Studies en partenariat avec les universités de Beyrouth et de Porto
  • Léa Benoit Doctorante en géographie à l’université Bordeaux Montaigne rattachée au laboratoire “Les Afriques dans le Monde”

La fermeture du deuxième confinement a été un nouveau coup de massue pour ces commerçants, déjà très affaiblis par le premier confinement. Mais les gros du secteur ont également pâti des confinements, et ont dû jeter des centaines de milliers de fleurs périmées. Les professionnels l’avaient annoncé : la filière horticole, qui compte 2900 producteurs et 16 500 emplois en France, n’aurait pas supporté un troisième confinement. Le gouvernement a finalement ajouté les fleuristes à la liste des commerces essentiels pour le troisième confinement, ce qui a évité plus de gâchis.

Avant la crise sanitaire, l’industrie floricole se portait pourtant très bien en France, qui est un des pays qui consomme le plus de fleurs coupées en Europe et dans le monde. En 2016, par exemple, près d'un million et demi de végétaux, dont une majorité de fleurs coupées, ont été vendus en France à l'occasion de la Saint-Valentin. Dépense globale ? Près de 25 millions d'euros.

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En France, beaucoup de nouvelles exploitations ou installations de production de fleurs coupées apparaissent, sur des petites surfaces et en plein air, donc de saison, produites de manière écologique et commercialisées en circuit court ou très localement. Ce sont souvent des exploitations appartenant à des producteurs, ou productrices le plus souvent, en reconversion professionnelle. - Léa Benoit

Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait croire, offrir un bouquet, ce n'est pas forcément se fendre d'un cadeau de proximité ou « naturel ». Moins réglementées que les denrées alimentaires ou sanitaires, les fleurs et leur commerce ne sont pas tout à fait inoffensifs. Ces dernières années, plusieurs enquêtes ont montré que la plupart des fleurs issues de filières internationales sont cultivées dans des conditions néfastes pour l'environnement et la santé. Le cycle de vie d’une fleur coupée, du bouton au fleuriste jusqu’à l’incinérateur, illustre les ambiguïtés d’un culte commercial des produits naturels qui ruine l’environnement.

La fleur entre dans un capitalisme d’attention, un capitalisme dans lequel le consommateur fait attention à son acte d’achat et dans lequel, également, la filière répond à cette demande d’attention. – Bernard Calas

Quel est le processus de production de la fleur coupée, depuis l’hybridation des variétés jusqu’à la vente chez le fleuriste ? Pourquoi cette production, longtemps européenne, est-elle maintenant principalement concentrée dans quelques pays du Sud ? Qui tire parti de cette division du travail ? Pour en parler, nous avons fait appel à Bernard Calas, professeur de géographie à l'université Bordeaux Montaigne et responsable du Master Erasmus Mundus African Studies en partenariat avec les universités de Beyrouth et de Porto et Léa Benoit, doctorante en géographie à l’université Bordeaux Montaigne rattachée au laboratoire “Les Afriques dans le Monde”.

LSD, La série documentaire
55 min

Références sonores

Références musicales

  • « Tueur De Fleurs » - La Femme
  • « Runaway » - AURORA

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