L'agriculture française est un secteur en difficulté. Sa production stagne depuis vingt ans et les habitudes alimentaires des Français sont en plein changement. Alors que la nouvelle PAC a été approuvée par le parlement vendredi 23 octobre, peut-on enrayer le déclin de l'agriculture française ?
- Sophie Michel Enseignant-chercheur et docteur en sciences de gestion au laboratoire Humanis de l'EM Strasbourg Business School.
- Cyrielle Denhartigh Géographe, responsable alimentation et agriculture de Réseau action climat France.
- Anne-Célia Disdier Économiste, professeure à PSE, directrice de recherches à l’INRAE.
La France est une grande puissance en matière agricole. Elle est de loin le premier producteur agricole de l'UE, représentant à elle seule près de 17 % de la production européenne. Mais son potentiel productif s’érode : sa production stagne depuis la fin des années 1990 et elle perd des parts de marché importantes qui la font reculer au rang de 6e puissance exportatrice mondiale. À cela s'ajoute le fait que l'alimentation française repose de plus en plus sur l'importation. Aujourd'hui, c'est environ un cinquième de l'assiette des Français qui vient de l'étranger. À ce rythme, la France constatera son premier déficit agricole en 2023.
Mais au-delà de l'agriculture, ce sont aussi les habitudes des consommateurs qui changent. Selon une étude présentée par le Salon international de l'alimentation (SIAL), trois personnes sur quatre ont modifié leurs habitudes alimentaires au cours des deux dernières années. La transition vers une alimentation biologique, à base de plantes ainsi que socialement et écologiquement responsable modifie le marché.
C'est dans ce contexte que les eurodéputés ont voté, vendredi 23 octobre, la dernière politique agricole commune (PAC). La nouvelle législation entend conditionner les aides apportées aux agriculteurs européens au respect des pratiques environnementales. En ce sens, la PAC sera un des leviers importants de la mise en place du "pacte vert" adopté au printemps dernier. Néanmoins, les mesures envisagées sont trop limitées selon certaines ONG environnementales, qui estiment que les moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Comment faire pour venir en aide aux producteurs français et enrayer le déclin de l'agriculture de l'hexagone ? Pour en parler, nous avons fait appel à trois spécialistes du sujet. Anne-Célia Disdier, économiste, professeure à PSE et directrice de recherche à l’INRAE, Cyrielle Denhartigh, géographe, responsable alimentation et agriculture de Réseau action climat France et Sophie Michel, enseignant-chercheur et docteur en sciences de gestion au laboratoire Humanis de l'EM Strasbourg Business School.
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