

Pendant que les dernières urnes finissent d'être dépouillées de l'autre côté de l'Atlantique, nous revenons sur le rôle de l'économie dans cette élection présidentielle américaine hors normes.
- James K. Galbraith économiste, professeur à l'Université du Texas
- Florence Pisani économiste, directrice de la recherche économique à Candriam (société de gestion d’actifs), co-auteure avec Anton Brender de « L’économie américaine », ed. La découverte / collection Repères, enseigne à l’Université Paris-Dauphine.
- Thérèse Rebière Maître de conférence en économie au CNAM et chercheuse au Centre d’études de l’emploi et du travail
Traditionnellement, l’économie est un thème très important pour les électeurs américains. Selon un sondage du Pew Research Center publié le 13 août, 80% d'entre eux la mettaient en première place des sujets, devant la santé, et la Cour suprême. Pourtant, nombreux sont les commentateurs qui estiment que l’économie a été largement oubliée lors de ces présidentielles.
Les États-Unis sont un grand pays dont la population est équivalente à celle de l’Europe. Il y a donc une difficulté de porter une politique fédérale qui soit applicable sur l’ensemble du territoire. - Thérèse Rebière
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Pourtant, il y avait des choses à dire. La crise du coronavirus a provoqué une contraction économique comme le pays n'en avait pas connu depuis 1929. 6,9 millions de chômeurs ont été enregistrés en mars et le PIB a chuté 31,4% au second trimestre 2020. Malgré une croissance imposante de 33,4% durant le troisième trimestre, le pays est loin d'être remis. L’économie tourne qu’à 83% de son niveau d’avant-crise, le chômage reste bien plus élevé qu’il ne l’était auparavant, et le tissu économique du pays a été durablement affecté. On estime qu’environ 98 000 commerces ont mis la clef sous la porte depuis le début de la pandémie.
Il y a eu une détérioration structurelle du déficit public, avant même la crise sanitaire. - Florence Pisani
Et puis, il y a le bilan économique de Trump. Si les États-Unis ont connu sous sa présidence une chute du taux de pauvreté et la plus longue expansion économique de son histoire, ces succès s'expliquent, au moins en partie, par une baisse des impôts et une suppression des réglementations. Les quatre dernières années ont ainsi également connu une explosion des inégalités. En 2018, elles étaient plus élevées aux États-Unis que dans tous les autres pays développés : le 400 familles américaines les plus fortunées avaient alors un patrimoine supérieur à celui des 60% les plus pauvres.
Même si Biden est élu, il n’aura pas de majorité au Sénat. Sa marge de manœuvre sera étroite : il lui sera très difficile d’avancer son programme progressiste sans l’accord des républicains du Sénat. - James K. Galbraith
Il y a donc fort à parier que, malgré le fait qu'elle n'ait pas aussi présente que d'habitude dans les débats de cette élection, l'économie a influencé le choix des électeurs. Donald Trump a-t-il convaincu ses concitoyens qu'il saurait gouverner en leur intérêt ? Ou les Américains ont-ils préféré la relance verte et la fiscalité redistributive de Biden ? Pour en parler, nous avons fait appel à James K. Galbraith, économiste, professeur à l'Université du Texas, Florence Pisani, économiste à Dexia Asset management, enseignante à Paris-Dauphine et Thérèse Rebière, économiste, maître de conférence en économie au CNAM et chercheuse au Centre d’études de l’emploi et du travail.
Références sonores
- Militante pro Trump, extrait d'un reportage BFM TV de novembre2018
- Ohio ouvriers déçus par Trump, AFP, octobre 2019
- Extrait du débat Harris / Pence, 9 octobre 2020
- Extrait du débat Trump / Biden, 22 octobre 2020
Références musicales
- « Génération A » de Arcade Fire
- « Democracy » de Leonard Cohen
L'équipe
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