Épisode 3/4 : Rap et crise sociale

"Dans les années 1990, la première génération du rap français regarde vers les Etats-Unis, mais avec une identité très spéciale, celle des paroles. Les Français racontent des histoires, dénoncent. On est dans un pays du verbe." (Olivier Cachin)

Troisième jour de notre série “Chantons sous la crise”. Hier nous avons retracé l’histoire du punk et de sa contestation, contemporaine de la fin des Trente Glorieuses et du tournant libéral. Une décennie plus tard, c’est au rythme du rap que se scande la révolte. Une rupture esthétique et politique, jetant dans l’arène les maux des populations exclues. Dès lors, le rap s’inscrira dans une tension permanente entre  critique sociale et volonté d’ascension, entre dénonciation de la culture dominante et rêve matérialiste, entre rejet de la “grosse industrie musicale” et désir d’y occuper une place.

"Le rap a souvent été vu comme une chose facile et accessible. Or, les rappeurs français vont prendre au sérieux la technique vocale et beaucoup la travailler. L'élaboration se fait par la pratique, ce qui est traditionnel des musiques populaires." (Karim Hammou)

Références sonores :

• Quantic, "Time Is The Enemy", extrait de l'album The 5th Exotic, Tru Thoughts, 2001 (générique)
• NTM, “Freestyle”, extrait de l’album Authentik,1991
• IAM, "Tam-tam de l'Afrique", extrait de l'album ...De la planète Mars, 1991
• Casey, "Apprends à t'taire !", extrait de l'album Libérez la bête, 2010
• La Canaille, “Redéfinition” (feat. DJ Fab), extrait de l'album La Nausée, 2014
• Manuel Boucher, sociologue, au micro de Jeanne-Martine Vacher, dans Décibels, le 5 mai 1999 sur France Culture
• Kery James, "Lettre à la République", extrait de l'album 92-2012, 2014
• Rocé, "On s'habitue", extrait de l'album Top Départ, 2001