

Rosa Luxemburg est avant tout connue pour son militantisme socialiste et communiste, mais elle a toujours souhaité, pour faire advenir la révolution, comprendre le mal capitaliste à la racine. D’où son apport important à l’économie, notamment avec son ouvrage de 1913, « L’accumulation du capital ».
- Guillaume Fondu Agrégé de philosophie et participant à la GEME (Grande Edition de Marx et Engels) en traduisant la correspondance de Marx et Engels
- Mylène Gaulard Maître de conférences en sciences économiques à l’Université de Grenoble.
Célèbre pour son engagement politique, ardente porte-voix des ouvriers au sein de la Ligue spartakiste, Rosa Luxemburg a également produit une œuvre économique originale. Elle pense en effet que c’est en élevant la conscience des ouvriers et non en les armant que l’on doit préparer une révolution populaire.
Elle est plus méconnue en France que dans le monde anglo-saxon, où des courants hétérodoxes ont persisté. On insiste davantage aujourd'hui sur les Lettres qu'elle a écrites en prison, sur sa dimension romantique de martyr révolutionnaire et beaucoup moins sur son oeuvre en général, et économique en particulier. Chez elle, ses textes théoriques et son action révolutionnaire allaient de pair. - Guillaume Fondu
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Elle relit donc Marx et cherche à compléter ce qu’elle estime être des manquements dans son raisonnement. Ainsi, si Rosa Luxemburg est avant tout préoccupée de politique, son ouvrage le plus volumineux est un ouvrage d’économie : L’Accumulation du capital, publié en 1913.
Dans L'Accumulation du capital, Rosa Luxemburg insiste sur le rôle de l’impérialisme, dont le but, quand elle l’observe à l’époque, est pour elle de trouver de nouveaux débouchés dans les pays de la périphérie. Il y a une volonté de développer l'impérialisme pour transformer ces pays et les rendre utiles au capitalisme. D'autres éléments de création de débouchés pour le capitalisme, comme les dépenses militaires, sont évoqués dans L'Accumulation du capital. – Mylène Gaulard
L’époque exige que le militantisme s’accompagne d’un discours cohérent dans toutes les disciplines : pour faire advenir la révolution, il ne suffit pas de soulever les foules, il faut comprendre le mal à sa racine, en l’occurrence le capitalisme. Femme libre, détachée de toute appartenance, Rosa Luxemburg ne revendique ni nationalité ni féminisme, à une époque où rares sont les femmes à poursuivre une thèse, qui plus est en économie. Elle incarne en réalité un marxisme idéalisé, qui ne sera plus jamais le même après la Première Guerre mondiale.
Comment Rosa Luxemburg a-t-elle utilisé l’économie pour alimenter son combat politique ? Pour en parler, nous avons fait appel à Mylène Gaulard, maître de conférences en sciences économiques à l’Université de Grenoble et Guillaume Fondu, agrégé de philosophie et participant à la GEME (Grande Edition de Marx et Engels) en traduisant la correspondance de Marx et Engels.
Références sonores
- Lettre de Rosa Luxemburg à Leo Yugiches du 4 mars 1899 lue dans l’émission « La fabrique de l’histoire » (2016, France Culture)
- Extrait du film « Le Jeune Karl Marx », réalisé par Raoul Peck (2016)
- Lecture d’un extrait d’une lettre de Rosa Luxemburg adressée à Clara Zetkine datée du 21 novembre 1911
- Lecture d’un extrait de « L’Accumulation du capital » sur l’impérialisme (1913)
- Conférence de Lawrence Summers lors de la 14e conférence annuelle du FMI (2013)
Références musicales
- « Auf, auf zum Kampf, zum Kampf » (« Debout, debout, battons-nous ») – Version de Bertolt Brecht, chatée par Wader
- « Stormy Weather » - Kings of Leon
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