Travail domestique, bénévolat, digital labor, stage, service civique, voilà autant de formes historiques et contemporaines du travail gratuit. Bien qu'originellement motivé par des valeurs d’amour ou d’engagement, ce travail ne signifierait-il pas aussi exploitation ?
- Maud Simonet chargée de recherche en sociologie au CNRSà l’IDHE.S et directrice adjointe à l'IDHE.S-Nanterre
Deuxième temps de notre série consacrée au prix du gratuit. Hier, nous revenions sur les ambivalences du don et de la charité, qui permirent l’érection des cathédrales et le secours des indigents, mais qui furent aussi des instruments de pouvoir, des symboles de domination.
Aujourd’hui, nous nous intéressons à la face cachée du travail... Il arrive en effet que l’homme ou plutôt, bien souvent, la femme, soit forcé(e) de travailler sans être rémunéré(e). On parle alors pudiquement de travail domestique ou de volontariat pour masquer des situations de travail déguisé.
C’est en tout cas la thèse de notre invitée qui voit dans les logiques de la gratuité une manière de légitimer et de perpétuer l’oppression des plus précaires au nom de l’efficacité de notre économie de marché.
En France il y a des programmes de bénévolat pour les allocataires du RSA, sans obligation. Mais quand on est sociologue on sait qu’entre les obligations légales et les formes de contraintes sociales il y a tout un spectre de coercition. (Maud Simonet)
Références
- Hélène Hirata, au micro de "Les chemins de la connaissance", sur France Culture, le 16/11/1996
- Lecture “Le capitalisme patriarcal” de Silvia Federici
- Christine Delphy, dans "A voix nue", sur France culture, le 16/01/2019
- Bernard Friot, entretien libre sur Le Média, le 09/04/2018
Références musicales
- Générique : "Time is the enemy", Quantic
- “We don't work for free “ The Furious Five & Grandmaster
- « Volunteers » Megafaun
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