Un psy dans l’appli : épisode 3/3 du podcast Santé mentale : une histoire d’économie

Les capacités cognitives et le bien-être psychique des individus constituent un enjeu économique, financier et sanitaire de premier ordre pour les entreprises.
Les capacités cognitives et le bien-être psychique des individus constituent un enjeu économique, financier et sanitaire de premier ordre pour les entreprises. ©Getty - GraphicaArtis
Les capacités cognitives et le bien-être psychique des individus constituent un enjeu économique, financier et sanitaire de premier ordre pour les entreprises. ©Getty - GraphicaArtis
Les capacités cognitives et le bien-être psychique des individus constituent un enjeu économique, financier et sanitaire de premier ordre pour les entreprises. ©Getty - GraphicaArtis
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De la téléconsultation à la robotisation de certaines pratiques, en passant par les applications ou les objets de contrôle à distance, les pratiques entourant la santé mentale connaissent une véritable révolution numérique d'une ampleur sans précédent. Mais avec quelles limites et quelle éthique?

Alors que 41 millions de français disposent d’un smartphone, 43% d’entre eux utilisent des  applications de santé et 66% pensent que les outils digitaux permettent d’améliorer le parcours de soin. Au regard de ces chiffres, on ne peut que constater la place de plus en plus importante qu’occupe le numérique au sein des questions sanitaires et du regard résolument digital qu’ont les individus par rapport à leur propre santé.

Face à ce rôle structurant qu’occupent dorénavant applications, objets connectés ou téléconsultations dans la façon d’appréhender le prise en charge médicale, l’OMS a aujourd’hui défini le terme d’“e-santé” pour parler de l’ensemble des “instruments numériques mis au service du bien être de la personne”. L’introduction de technologies de l’information et de la télécommunications (TIC) dans les parcours médicaux constitue inévitablement une véritable révolution pour le monde médical, à la fois pour les médecins ainsi que pour les patients.

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La santé mentale, en tant que segment déterminant de la médecine contemporaine, est elle aussi inévitablement touchée par cette évolution technologique sans précédent. Avec plus de 21% de la population française qui souffrent de dépression, 19,2% aux Etats-Unis et 17,9% aux Pays-Bas, les troubles psychiques, dont la dépression fait pleinement partie, apparaissent comme des phénomènes médicaux structurellement répandus dans les pays développés.

Alors que la société et les pouvoirs publics prennent de plus en plus en compte les enjeux liés à la santé et au bien-être mental des individus, de nombreux acteurs privés s'intéressent pleinement à cette montée en puissance de la e-santé mentale. GAFAM, start-up, … tous types d’entreprises et d’entrepreneurs développent tous types de produits numériques, appelés les Medtech, à destination de professionnels de la santé mentale, en vue d’améliorer certaines limites ou défaillances de la pratique traditionnelle et renforcer une prise en charge plus personnalisée et adaptée des patients, quel que soit le niveau de leurs troubles.

Cependant, bien que ces outils permettent dans certains cas, à l’ère du tout numérique, de faciliter, d’accompagner et de soutenir les professionnels de santé dans le processus de guérison des individus, de nombreuses questions éthiques apparaissent autour de la collecte et de la gestion de données personnelles aussi sensibles. La e-santé mentale semble à la fois apparaître comme un horizon nécessaire, inévitable pour la médecine, tout en faisant apparaître de nombreuses zones d'ombre autour de ses capacités à réellement soigner et protéger.

Quelle place occupent les medtech au sein de la prise en charge de la santé mentale? Pour quelles raisons de plus en plus d’acteurs souhaitent s’investir dans le domaine de la santé mentale? En quoi constitue-t-elle un marché?

Quelles problématiques éthiques soulèvent cette pénétration de plus en plus forte d’acteurs privés dans cette question sanitaire?

Pour répondre à l'ensemble de ces interrogations autour de la révolution "3.0" de la santé mentale, nous avons le plaisir de recevoir Xavier Briffault, sociologue, chercheur en sciences sociale de la santé au CNRS  et Anne-Sophie Nédellec,ingénieure de formation, associée du fonds d’investissement Newfund.

Xavier Briffault, PSYCHIATRIE 3.0 : ÊTRE SOI ET SES CONNEXIONS, éditions Doin, janvier 2020

Anne-Sophie Nédellec, Brain capital revolution : la prochaine vague technologique, Newfund, 2021

Références sonores 

Références musicales 

Anxiété - Pomme (2019) 

Swimming - Maple Glider (2021)