Peut-on rester propriétaire de ses biens même après sa propre mort ? C'est ce que tend à faire croire l'organisation de l'héritage aux générations suivantes. Source majeure d'inégalités, une telle transmission fait cependant l'objet de nombreuses réflexions, notamment fiscales...
- Jonathan Goupille-Lebret Chargé de mission à la Paris School of Economics
- Nicolas Frémeaux Economiste et maître de conférences en économie à l’Université Paris II
C’est aujourd’hui le Blue Monday, le jour le plus déprimant de l’année, ainsi baptisé par une équipe de publicitaires il y a quinze ans. L’occasion rêvée de nous pencher sur l’économie de la mort : le passage de vie à trépas fait resurgir de nombreuses questions économiques qui nous interrogent sur notre rapport à l’existence. Que transmettre et à qui ? Comment remédier aux inégalités face à la mort? Et quel prix donne-t-on à la vie ? De la figure du croque mort aux pompes funèbres, nous explorons cette semaine l’économie post-mortem…
Afin d'éviter la formation d'une société de rentiers, le think tank Terra Nova propose d'augmenter de 25% le rendement de la fiscalité des successions :
On revient à une société où non seulement l'héritage joue un rôle très important mais aussi très concentré : ce n'est pas comme s'il y avait un retour démocratique où tout le monde héritait des mêmes montants. Cela pose vraiment des questions d'égalité des chances mais aussi des questions d'incitation : l'héritage a été très tôt critiqué, et notamment par des philosophes libéraux en disant que si on héritait, on a moins besoin de travailler. Transmettre un patrimoine n'est donc pas faire un cadeau à ses héritiers.- Nicolas Frémeaux
Sur l'impopularité des taxes sur l'héritage :
Cette impopularité est liée à la dimension familiale de l'héritage : on vient de perdre un proche et on se raccroche justement aux biens qu'on va pouvoir hériter de lui donc on se sent dépossédé. Mais souvent l'impôt sur les successions ne pèse vraiment que sur les 10% des individus les plus fortunés et les économistes ont cherché à comprendre pourquoi il y avait une telle dichotomie. - Jonathan Goupille-Lebret
Références sonores :
- Lecture d'un extrait de la nouvelle de Maupassant "Le Testament"
- Lecture des « Confessions » de Jean-Jacques Rousseau
- Extrait de la série « Succession » de Jesse Armstrong
- Extrait du film « Ce qui nous lie » de Cédric Klapish
- Anne Gotman dans l'émission LSD du 24 septembre 2019 sur France Culture
Références musicales :
- " L'héritage infernal" / Charles Trenet
- "Broken Sleep" / Agnes Obel
- Générique : "Time is the enemy" / Quantic
L'équipe
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