Proust lu par un juge à la Cour suprême des Etats-Unis

Dans la boutique du musée Marcel Proust d'Illiers-Combray, la Maison de Tante Léonie.
Dans la boutique du musée Marcel Proust d'Illiers-Combray, la Maison de Tante Léonie. ©Maxppp - © YOAN VALAT / EPA
Dans la boutique du musée Marcel Proust d'Illiers-Combray, la Maison de Tante Léonie. ©Maxppp - © YOAN VALAT / EPA
Dans la boutique du musée Marcel Proust d'Illiers-Combray, la Maison de Tante Léonie. ©Maxppp - © YOAN VALAT / EPA
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"L’homme de génie, écrit Proust, ne peut donner naissance à des œuvres qui ne mourront pas qu’en les créant à l’image non de l’être mortel qu’il est, mais de l’exemplaire d’humanité qu’il porte en lui". Stephen Breyer, juge à la cour suprême des Etats-Unis raconte son amour de Proust.

Avec
  • Stephen Breyer Juriste américain, membre de la Cour Suprême des États-Unis

C’est de l’universalité de l’œuvre de Proust qu’il va être question dans cette émission qui demandera à un juge de la cour suprême quelle est sa lecture de La recherche du temps perdu.

Que peut dire, par exemple, à un esprit américain, appartenant à une culture qui se veut profondément démocratique, la peinture d’une société aristocratique ? Comment retrouve-t-il dans cette œuvre un « exemplaire d’humanité » pour reprendre l’expression de Proust ?

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Stephen Breyer est juge à la Cour suprême des États-Unis, francophone et francophile, membre de l’académie des sciences morales et politiques à Paris, auteur de nombreux ouvrages traduits en français et vient du publier L’autorité de la Cour suprême au péril de la politique (Odile Jacob, 2021).

"J'ai découvert la littérature française à l'occasion d'un échange d'étudiants, en 1956, j'avais dix huit ans. J'ai passé quelques semaines pendant l'été à Besançon. Nous, Américains, quand nous avons vu Paris, nous avons dansé dans la rue. Nous pensions être comme au cinéma, à Hollywood, c'était formidable !" Stephen Breyer

"J'ai découvert Marcel Proust lors d'un second voyage en France, en stage, dans un cabinet d'avocats, quand j'étais étudiant en droit ; c'était un stage pour l'été et c'est là que l'on m'a recommandé de lire Proust pour le vocabulaire et pour les idées aussi. Donc, je l'ai lu, relu et encore relu, et à chaque fois, c'était plus facile à comprendre parce que je prenais des notes et cela facilitait mon apprentissage du français." Stephen Breyer

"Un jour, j'ai lu un article sur Shakespeare (qui connaissait tout sur le monde), et quand j'ai lu ça, j'ai pensé que Proust était le "Shakespeare" du monde intérieur. Il a une mémoire si parfaite et profonde qu'il se rappelle tout ce qu'il a pensé et vécu, toutes ses émotions, de sa jeunesse jusqu'à sa mort. [...] Donc, je pense que Shakespeare, l'anglais, et Proust, le français, ont une approche de la vie différente mais, chacun, avec génie." Stephen Breyer

Écoutez et abonnez-vous à la collection d’émissions consacrée à Marcel Proust pour (re)découvrir cette figure centrale de la littérature française, à travers l’économie, la gastronomie, le cinéma, la philosophie ou la médecine dans "Proust, le podcast".

Pour aller plus loin

Extraits musicaux

" Le bal de Béatrice d'Este" (extrait) de Reynaldo Hahn (1905). Proust l'a entendu en 1907, dans l'hôtel particulier de la princesse de Polignac, et le lendemain, il écrivit un billet à son ami Reynaldo pour le féliciter.

" M élancolie pour piano et violon en mi mineur" de César Franck interprété par Augustin Dumay (violon) et Louis Lortie (piano) - Album : "Franck & Strauss" (2013) - Label : Onyx.