

Considérée comme la porte des lieux saints de la Mecque et de Médine, la vieille ville de Djeddah est un quartier historique assez méconnu qui bénéficie aujourd'hui d'une politique de restauration.
Ancien petit village de pêcheurs, la vieille ville de Djeddah est devenue à partir du 7e siècle un lieu stratégique pour le commerce maritime de l'Arabie Saoudite. Aujourd'hui, ce lieu historique est un quartier classé au patrimoine de l'Unesco, qui a pour nom al-Balad, dans l'immense ville de Djeddah. Tewfik Hakem s'entretient avec Abeer Abu Sleiman, guide du ministère du Tourisme saoudien, qui lui présente aussi bien les monuments historiques d'al-Balad que les mythes qui caractérisent ce quartier.
Djeddah en arabe, ça veut dire grand-mère (...) on croit que Eve est descendue sur Terre ici, nous pensons que c'est dans notre ville que la grand-mère de l'humanité a découvert la Terre. On croit aussi qu'elle est enterrée ici (...) peut-être que c'est un mythe mais j'aime cette histoire parce qu'il n'y a pas d'autre ville que Djeddah qui affirme cela. Abeer Abu Sleiman
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Un quartier multiculturel qui bénéficie d'une politique de réhabilitation
Situé sur la rive orientale de la mer Rouge, Djeddah a été le port d'arrivée pour les pèlerins musulmans voyageant par la mer. Durant le califat, ce développement culturel, conjugué avec le rôle économique croissant de la ville, a permis de faire de Djeddah un quartier multiculturel qui accueille toujours des immigrés de nos jours.
La vieille ville de Djeddah n'est pas un musée fermé. C'est une ville pleine de vie, habitée par des immigrants yéménites, somaliens et indiens qui travaillent dans la restauration. Les Saoudiens ont quitté ce quartier dans les années 1940-1950 parce que les maisons sont devenues trop petites et elles ne sont pas assez modernes. (...) Djeddah est composée de quatre quartiers : al-Sham, c'est le nord de la ville, al-Mazloom, al-Yemin, c'est le sud de la ville, et al-Bahr, qui veut dire littéralement "la mer". Si l'on observe les maisons d'Al-Sham, qui ont entre 100 et 200 ans, elles sont faites de pierres de corail, des pierres qui permettent une bonne isolation. Sur les façades, on remarque de grandes fenêtres en bois que l'on appelle roshans, celles-ci incarnent l'identité de Djeddah, elles sont sources de lumière et de ventilation. Chaque maison possède ses propres portes et ses propres roshans, on remarque des similarités mais toutes les maisons ont leurs propres identités. Abeer Abu Sleiman

Reportage réalisé en décembre 2021 dans le cadre de la première édition du Red Sea International Film Festival.
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