L’étude des astres morts se développe à pleine vitesse, grâce à la puissance des instruments nouveaux et au perfectionnement des techniques de détection.
La fin de notre existence, déjà, n’est pas simple à appréhender, à accepter. La disparition de l’humanité tout entière ? Elle nous semble encore plus inconcevable, d’ores et déjà plongée dans les ténèbres de notre entendement. Mais alors : la mort de la Terre, du Soleil ? Il paraît que certaines pensées ont le pouvoir de rendre fou. Celles-ci en fait peut-être partie.
Et Maintenant ? L’étude des systèmes planétaires après que leur étoile soit morte se développe à pleine vitesse, grâce à la puissance des instruments nouveaux et au perfectionnement des techniques de détection. La communauté scientifique anglophone a d’ailleurs forgé un nom pour cette discipline : la necro-planetology. L’une des dernières découvertes, publicisée à l’automne dernier dans la revue Nature. Une planète en orbite, autour d'une naine blanche, soit un cadavre d’étoile, une étoile en fin de vie qui a épuisé tous ses combustibles. Autrement raconté : une planète géante gazeuse à environ 6.500 années-lumière de la Terre, qui a choisi, dans un mouvement solidaire inconcevable, d’accompagner son étoile au cimetière. Ce que nous détaille Jean-Philippe Beaulieu, qui a participé à cette découverte. Il est astrophysicien, Directeur de Recherche au CNRS, à l’Institut d'Astrophysique de Paris.
Alors bien sûr, l’intérêt direct, moins poétique et plus utilitaire c’est vrai, de l’investigation croissante et toujours plus poussée d’une telle discipline, c’est d’en savoir un peu plus sur le trépas, l’agonie de notre étoile : le soleil. Et alors, ce qui se produira. Rassurez-vous, la fin de vie du soleil devrait débuter dans 5 milliards d’années et s’achever dans 7.
Retour à l’univers, très très loin du soleil. Ces derniers temps, les découvertes dans le champ de la nécro-planetology se multiplient et lèvent le voile sur la beauté du monde lointain. Rien que cette année, une naine blanche qui tourne sur elle-même à la vitesse la plus rapide jamais observée : un tour sur elle-même toutes les 25 secondes, une autre qui s’allume et s’éteint en trente minutes seulement, une géante rouge, donc une étoile au cours de ses derniers instants de vie, qui dégageait six "anneaux de fumée ". Et d’autres encore… Alors tout cela, pour quoi ? Pour mieux comprendre où nous sommes et le monde que nous habitons.
Ce qui frappe dans cette discipline nouvelle qui examine des objets vieux comme l’univers, c’est que la finitude s’étend jusqu’à l’infini. Tout est périssable, rien n’est voué à l’éternel, pas même le soleil, censé refléter la toute-puissance, pas même les étoiles, où logent nos espoirs et les défunts de ce monde.
Alors, je repense à cet astre, cette planète, qui a choisi de mourir avec son étoile, de se faire remarquer avec elle, jusque dans le noir. C’est le destin qu’il faut souhaiter à la Terre, dans plusieurs milliards d’années. Cela voudra dire, que bien avant cela, nous serons parvenus à la sauver. Qui mourra verra…
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