De plus en plus de passionnés, de chercheurs, de nostalgiques œuvrent à la construction d’un patrimoine sonore.
Hormis le fait que les trois sons diffusés sont nés tous les trois au cours de la même période, à quelques années d’intervalle, les trois ont également la particularité de ne plus exister dans notre quotidien.
Et Maintenant ? De plus en plus de passionnés, de chercheurs, de nostalgiques œuvrent à la construction d’un patrimoine sonore. Ainsi, la multiplication des sites web, des travaux de recherche, des missions, des initiatives, qui visent désormais à archiver ou reconstituer les boucans, les bruits, les paysages sonores d’autrefois. Mylène Pardoen, chercheuse au CNRS, archéologue sonore, pionnière dans le domaine, nous explique pourquoi cette tendance prend de l’ampleur.
Reconstituer l'histoire grâce au paysage sonore
Autre raison : le progrès technique amène souvent le silence avec lui. Le CD faisait plus de bruit que le la clef USB, les voitures à essence plus que les voitures électriques, les nouveaux ordinateurs ventilent moins fortement que les anciens. Mais ce patrimoine sonore ne se limite pas aux années récentes ; il nourrit désormais les travaux des historiens et des musées. À la croisée de la musicologie, de l’acoustique et des sciences historiques, l’étude des paysages sonores renforce ainsi sa place et sa légitimité dans le monde des savoirs. Entre autres exemples, Mylène Pardoen a ainsi travaillé avec le musée de Versailles, pour reproduire les sons de la cour royale au XVIIe siècle.
Autre exemple : dans le cadre de la reconstruction de Notre-Dame, des spécialistes du son, des historiens et des architectes intègrent au projet l’histoire acoustique de la Cathédrale. À Lyon, le Laboratoire Intelligence des Mondes Urbains a lancé en 2017 le projet Soundcityve : un projet qui vise la reconstruction de la réalité sonore de quartiers choisis de la Ville de Lyon aux époques des XVIIIe et XIXe siècles. Mylène Pardoen, nous décrit l’usage des sons qu’elle a chassés.
François Rabelais rêvait déjà de ce travail d’archive, de ces paroles gelées qui enfermaient dans la glace et dans le temps les paroles, les sons, les hurlements lointains des femmes, des hommes, des chevaux, des tirs à canon. C’est que ce rêve est sans âge : il nous met face à notre volonté humaine de capturer l’éphémère et l’insaisissable, la fragilité, de lutter contre l’oubli fatal. Une dernière immersion sonore dans le passé ? Mylène Pardoen, vous propose de vous emmener dans le quartier du Grand Châtelet à Paris, avant la Révolution.
Les liens vers deux musées de sons du passé :
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration