Un gigantesque récif corallien vient d’être découvert, ou plutôt exploré pour la toute première fois, aux abords de Tahiti. Un récif intact, un champ de coraux géants, en forme de rose, se dépliant sur 3 kilomètres de long et quelques dizaines de mètres de large.
Ils protègent les côtes contre les assauts des cyclones, des typhons, des ouragans. Ils abritent 25% de la vie marine, en fournissant aux animaux : nourriture, refuge, protection. Joyaux des océans, les récifs coralliens sont cependant en très très grand danger. Beaucoup ressemblent désormais à des déserts d’ossements. 60% sont sous une menace directe et immédiate. Une proportion qui pourrait grimper… à100% en 2050.
Et Maintenant ? Un gigantesque récif corallien vient d’être découvert, ou plutôt exploré pour la toute première fois, aux abords de Tahiti. Un récif intact, un champ de coraux géants, en forme de rose, se dépliant sur 3 kilomètres de long et quelques dizaines de mètres de large, immergé à la frontière de l’obscurité et de la lumière, à des profondeurs comprises entre 30 et 65 mètres. Alors que les récifs coralliens connus dans le monde ne dépassent pas les 25 mètres de profondeur. Il pourrait en outre s’agir de l’un des plus grands récifs profonds de la planète. Laetitia Hédouin, biologiste au Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement, qui a participé à cette exploration, nous décrit cette découverte d’une valeur inestimable sur le plan écologique et scientifique.
Un espace protégé
La Polynésie française a subi un important épisode de blanchiment en 2019, une sorte de dépérissement, qui prend la forme d’une expulsion de couleur, engendrée par le réchauffement. Mais alors : comment expliquer l’état de conservation inégalé de celui-ci ? Notamment, par la profondeur du récif, qui le protège un peu plus du réchauffement climatique, et notamment de la hausse des températures. Une découverte qui pourrait inspirer la conservation future. Jusqu’à présent, il était très difficile d’accéder, pour des explorateurs scientifiques, à des récifs si profonds, au-delà de 30 mètres. Laetitia Hédouin nous explique pourquoi.
Cette découverte vibre comme un espoir, une promesse. Car elle laisse penser que d’autres récifs, sans doute nombreux, restent à découvrir au-delà de ces profondeurs. Dans cette espace baptisé "la zone crépusculaire" de l’océan. Et que nous connaissons à peine.
Cette heureuse nouvelle, rare, ne doit pas cependant cacher la situation délétère des coraux à l’échelle mondiale. Pour les préserver, les sauver, leur permettre de s’adapter un peu mieux au changement climatique, les scientifiques avancent sur plusieurs fronts. Renforcer leurs microbiomes, déployer des coraux créés en laboratoire…
Et puis, une autre piste, soufflée par nos amis de France Musique. Et initiée par le biologiste marin Steve Simpson. Diffuser de la musique dans les récifs de coraux dégradés et désertés. Dans quel but ? Pour attirer à nouveau la vie, la biodiversité, les êtres qui peuplent et peuplaient ces récifs. Comment ? En diffusant le son, la symphonique naturelle qu’émettent les récifs coralliens en bonne santé. C’est-à-dire les crépitements, les cris, les frottements, les respirations des poissons chirurgiens à queue-rayée, des poissons-ballons, des poissons Napoléon, des murènes étoilées, des hippocampes à gros ventre, des poissons-vache à dos épineux, des poissons écureuils à petite bouche. Résultat de cette expérience : la biodiversité a augmenté de 50% ! L’espoir, se loge en partie dans nos paysages sonores.
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