Brésil, le pouvoir contre l’école ?

Le candidat Jair Bolsonaro porte un enfant habillé de l'uniforme militaire à Sao Paulo, le 3 mai 2018.
Le candidat Jair Bolsonaro porte un enfant habillé de l'uniforme militaire à Sao Paulo, le 3 mai 2018. ©AFP - NELSON ALMEIDA
Le candidat Jair Bolsonaro porte un enfant habillé de l'uniforme militaire à Sao Paulo, le 3 mai 2018. ©AFP - NELSON ALMEIDA
Le candidat Jair Bolsonaro porte un enfant habillé de l'uniforme militaire à Sao Paulo, le 3 mai 2018. ©AFP - NELSON ALMEIDA
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Quand un gouvernement décide de mettre les enseignants et la pédagogie au pas, l’exemple brésilien.

Avec
  • Philippe Meirieu Spécialiste de la pédagogie et professeur émérite à l’université Lumière Lyon 2
  • Oussama Naouar Professeur à l'Université Fédérale du Pernambouc.
  • Maud Chirio Historienne

Aujourd’hui nous partons au Brésil pour vous proposer une réflexion sur le lien entre école et politique dans un régime autoritaire.

Rappelez-vous, le président d’extrême droite Jair Bolsonaro, élu à l’automne et investi le 1er janvier dernier, a énormément parlé d’éducation pendant sa campagne électorale. Logiquement, le nouveau gouvernement brésilien s’attaque - attaquer c’est bien le mot - au sujet avec des mesures sur l’école et l’université… et avec l’idée, très clairement formulée, par le Président et ses ministres, d’éradiquer certaines pédagogies comme celle de Paolo Freire qui prône l’émancipation et l’égalité.

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Nous avons choisi de parler du Brésil mais ces "attaques" sur l’école concernent également d’autres pays : la Turquie, la Hongrie, les Etats-Unis où le fils de Donald Trump déclarait cette semaine dans un meeting politique que les enseignants apprenaient le socialisme aux enfants dès leur naissance… Voilà qui résonne complètement avec les débats brésiliens. Ce pays est-il en train de s’affirmer comme le laboratoire scolaire des pouvoirs autoritaires, avec un président remodelant l’éducation à son image ? 

C’est ce cas d’école que nous allons éclairer aujourd’hui grâce à nos invités.

Avec :

  • Philippe Meirieu, chercheur, professeur émérite en sciences de l’éducation, auteur notamment de La Riposte (Autrement, 2018).

Il faut dire que l'école sans parti de Bolsonaro, c'est une école sans vérité, sans mémoire, sans droit humain.

L'école n'est pas apolitique, car toute école porte un projet de société.

La caractéristique des régimes totalitaires, c'est qu'ils nourrissent aux certitudes. Les caractéristiques des régimes démocratiques, c'est qu'ils nourrissent aux questionnements, Philippe Meirieu.

  • Maud Chirio, historienne, spécialiste du Brésil, auteure notamment de La politique en uniforme: l'expérience brésilienne, 1960-1980 (PUR, 2017).

C'est une véritable guerre qui est menée contre les enseignants et le monde de la culture, Maud Chririo.

  • Oussama Naouar (par téléphone depuis Recife au Brésil), professeur à l'Université Fédérale du Pernambouc, auteur notamment de Paulo Freire: figures du pédagogue, imaginaire du pédagogique (L'Harmattan, 2014).

On est dans une vraie logique de chasse aux sorcières.

On est avec Paolo Freire dans une pédagogie du dialogue particulièrement attachée au principe de démocratie, Oussama Naouar.

Entretien enregistré avec Irène Pereira, chercheuse en sociologie et en philosophie, professeure de philosophie à l’ESPE de Créteil et coprésidente de l’IRESMO. Elle a co-dirigé avec Laurence de Cock l'ouvrage collectif Les pédagogies critiques (Agone, janvier 2019).

La leçon de choses de Sophie Bober :

"C'est quand même pas ma faute d'avoir passé 4 ans sous les nazis" - Rediffusion du 15 avril 2018 en hommage à l'auteur et illustrateur Tomi Ungerer, rencontré en mars 2018 lors d'un rare passage à Paris, à l'occasion de la parution de son libre Ni oui ni non (L'Ecole des Loisirs - Philosophie Magazine).

Pour aller plus loin :

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La Revue de presse des Matins du samedi
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