A l'occasion de la Journée Internationale des Droits des femmes, Etre et savoir interroge les avancées dans l'éducation pour l'égalité filles- garçons à l'école et dans la famille.
- Nicolas Reuge Conseiller éducation de l’UNICEF à New York, ancien responsable éducation du bureau régional de l’UNICEF à Dakar
- Manuela Spinelli Maîtresse de conférences à l’Université Rennes 2, spécialiste des études de genre, de littérature et civilisation italiennes, co-fondatrice de Parents&Féministes
- Edith Maruejouls Géographe, spécialiste des questions d’égalité dans l’espace public, la cour d’école et les loisirs des jeunes
Et si l’égalité fille-garçon était un préalable à l’égalité homme-femme ?
En cette journée des droits des femmes Etre et savoir s’interroge sur la manière dont l’égalité se construit dans et par l’éducation : comment penser et agir, de manière effective, pour combattre les stéréotypes, les effets de domination, l’autocensure, et permettre aux filles d’éprouver la liberté à laquelle elles ont droit à chaqe âge de leur vie ?
Les choses avancent aujourd’hui à l’école, dans la famille, à travers l’offre culturelle faite à la jeunesse. Comment ? A quel point ? Eléments de réponse et exemples concrets ce soir avec nos invités : Manuela Spinelli, maîtresse de conférences à l’Université Rennes 2, spécialiste des études de genre, de littérature et civilisation italiennes, co-fondatrice de Parents & Féministes, co-autrice avec Amandine Hancewicz d’Eduquer sans préjugés – pour une éducation non sexiste des filles et des garçons (JC Lattès, 2021), Edith Maruéjouls, géographe, spécialiste des questions d’égalité dans l’espace public, la cour d’école et les loisirs des jeunes, et directrice de l’ Atelier Recherche Observatoire Egalité
Nous tendrons le micro d'Etre et Savoir à Nicolas Reuge, conseiller éducation de l’ UNICEF à New York et ancien responsable éducation du bureau régional de l’UNICEF à Dakar sur le thème du recul de la scolarisation des filles et la recrudescence des mariages forcés depuis le début de l'épidémie de Covid 19.
Enfin, vous entendrez dans cette émission les voix de féministes en herbe : Chiara, Zoé, Céleste, Chloé, Louise et Ayline. Ainsi que de Morgane Mortier, animatrice bénévole pour le Centre socioculturel Belleville (CSBV) d’un atelier sur le sexisme dans le cadre du projet Paris Collège Famille (PCF) dans un collège à Paris et Jean-Michel Talierco, co-fondateur, créateur de projets et animateur de l’association Danslegenreegales.
Des problématiques du quotidien
Ces problématiques sont des problématiques du quotidien, ce sont des réalités qui sont vécues, rappelle Edith Maruéjouls.
Entre j’ai le droit et je veux faire quelque chose, il y a est-ce que je peux le faire ? Edith Maruéjouls
L’empêchement à aller aux toilettes c’est 8 enfants sur 10, ça pose la question sanitaire, de la concentration et du droit, c’est le lieu où on assoit le harcèlement scolaire aussi. Edith Maruéjouls
La première conséquence de la non mixité c’est qu’il n y a pas d’amitié fille garçon. Edith Maruéjouls
Travailler en collectif
Qu’est-ce qu’on partage, comment on partage, ce sont les questions auxquelles nous sommes confrontés, analyse Edith Maruéjouls.
Les parents doivent travailler de façon transversale avec l’éducation, ils ont un message à la maison, à l’école, on doit travailler tous ensemble. Morgane Mortier
Le constat que beaucoup de parents font c’est mais qu’est ce qu’on a fait de mal, or nous ne sommes pas les seuls à éduquer nos enfants, c’est une éducation plurielle. Manuela Spinelli
Le rôle de l'école
L’école reste le cadre de l’émancipation et de l’esprit critique, c’est le lieu de la mixité et de la parité active explique Edith Maruéjouls
Il faut casser l’effet de centralité qui est une prise de pouvoir et renverser les espaces à l'école. Edith Maruéjouls
On sait que les crises fragilisent les acquis des filles et des femmes, l’école agissant comme une protection contre les mariages forcés ou les grossesses précoces par exemple. Nicolas Reuge
Les évolutions
Le mouvement féministe s’est beaucoup rajeuni, aujourd’hui beaucoup de gamins et de gamines se revendiquent féministes constate Jean-Michel Talierco.
Je n’entend plus ce que j’entendais depuis des années « monsieur, pourquoi vous êtes dans l’autre camp ! » Jean-Michel Talierco
Cela commence à devenir un sujet légitime avec les parents, et même dans les rapports avec l’institution scolaire. Manuela Spinelli
De plus en plus on commence à créer des oeuvres qui tentent de sortir des stéréotypes, surtout dans le domaine des séries télé. Manuela Spinelli
Les chantiers
L’idée c’est de faire discuter les élèves entre eux, le débat peut faire avancer les choses rappelleJean-Michel Talierco.
Ce qui manque c’est le débat avec les garçons, qu'il s’expriment sur les violences faites aux filles. Edith Maruéjouls.
Ce qui a changé aujourd’hui c’est l’écoute, mais au collège on est toujours face aux mêmes problématiques et force est de constater que la question des violence varie peu. Edith Maruéjouls
Italie vs France
Le sujet de l’éducation est central en France alors que c’est un sujet qu’on commence à aborder en italie, et on s’adresse surtout aux enfants. Manuela Spinelli
L’une des plus grandes différences c’est la réflexion autour de la maternité, en Italie c’est plutot le féminisme de la différence qui s’est imposé, et en France un féminisme de l’universalisme. Manuela Spinelli
Retrouvez l'entretien avec Edith Maruéjouls La ville comme espace genré sur le site de l'Observatoire du design urbain.
Lien vers la publication d'Edith Maruéjouls La mixité à l'épreuve des loisirs des jeunes dans trois communes de Grironde dans la revue Agora débats / jeunesses 2011.
Lien vers le site du magazine Phosphore, qui publie un numéro spécial Egalité filles / garçons, où en est-on ?
Illustrations sonores
- Yuno, "No Going Back", 2018
- Girlhood, "Néon" (reprise de Para one - BO du film Bande de filles de Céline Sciamma), 2014
- Madlib, "Road of the lonely ones", 2021
- Angèle, "Balance ton quoi", 2018
L'équipe
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