Antidouleurs : jusqu'au bout de vos peines

L'opium fut employé comme antidouleur, dans cinquante-quatre pathologies, comme les coliques néphrétiques, les rhumatismes, ou la toux.
L'opium fut employé comme antidouleur, dans cinquante-quatre pathologies, comme les coliques néphrétiques, les rhumatismes, ou la toux. ©Getty - Dani Serrano
L'opium fut employé comme antidouleur, dans cinquante-quatre pathologies, comme les coliques néphrétiques, les rhumatismes, ou la toux. ©Getty - Dani Serrano
L'opium fut employé comme antidouleur, dans cinquante-quatre pathologies, comme les coliques néphrétiques, les rhumatismes, ou la toux. ©Getty - Dani Serrano
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Comment envisageait-on la douleur à travers le temps ? Quelles étaient les substances utilisées pour la soulager ? Quelles sont les avancées médicales réalisées grâce à la mise au point des antidouleurs ? Comment prévenir l'addiction ? Quels sont les types d'antidouleurs utilisés aujourd'hui ?

Avec
  • Fabrice Lorin Médecin psychiatre des hôpitaux, spécialiste de la douleur chronique
  • Nils Kessel Historien de la médecine et de la santé et maître de conférence à l’Université de Strasbourg

Dans le top 10 des douleurs les plus intenses, on trouve : la migraine, l’accouchement, ou en encore la piqûre de paraponera, une fourmi amazonienne. Dans la vie courante, beaucoup de choses font également mal, comme se cogner le petit orteil. Hélène Cixous disait que "vivre c'est être mordu, faire mal et se faire mal".

"À l'Antiquité, il y a deux douleurs. Il y a la douleur de guerre, liée aux conquêtes d'Alexandre Le Grand. La médecine doit donc traiter les douleurs de la lance, ou encore du javelot. La deuxième douleur, c'est celle de la femme, avec la douleur de l'accouchement qui, dès les traités de médecine grecque, est prise en considération. Hippocrate explique qu'il faut respecter la douleur, parce qu'il expliquait que, si on calmait la douleur, on risquait de ne pas voir les autres symptômes pour poser un diagnostic, et connaître à travers la douleur." - Fabrice Lorin

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Cette expérience universelle de la douleur est prise en considération depuis l’Antiquité. Aujourd’hui, l’usage des antalgiques est devenu banal pour la plupart d’entre nous. Pourtant, malgré les avancées de la médecine, près de 30% de la population française souffrent encore de douleurs chroniques en 2022.

"La tentative de localiser la douleur dans le corps fait que, la dimension sociale et psychologique, perd en importance. La douleur devient un symptôme physique. Il y a un réductionnisme qui prend place. Il permet de se focaliser sur le traitement et le développement de thérapies, mais il enlève aussi toute cet aspect mental de la douleur, qui pourtant est traité par les médicaments donnés à l'époque, comme l'opium, qui calme." - Nils Kessel

Est-ce qu’un jour l’humanité cessera de ressentir la douleur ? "Antidouleurs : jusqu'au bout de vos peines" c'est notre invention du jour, une invention qui soulage. Bienvenue dans "Eurêka !".

Et pour retracer l’histoire du traitement de la douleur au fil des siècles, nous avons le plaisir de recevoir Fabrice Lorin, médecin-psychiatre des hôpitaux, et spécialiste de la douleur chronique. Nous sommes également avec Nils Kessel, historien de la médecine et de la santé et maître de conférences à l’Université de Strasbourg.

Remerciements à Antoine Vuilloz pour la documentation musicale.

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© Radio France

Retrouvez "  Eurêka ! " dans un livre à paraître en novembre aux éditions Alisio / France Culture

Les références musicales

Le générique de début : BO du film " Ténèbres " par Dario Argento

La musique du jour : "Ta douleur" par Camille

Le générique de fin : "Mal à la tête" par Heuss l'Enfoiré et Soolking

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