

Ayant quitté Londres, sur le chemin du retour, Guccio doit s’arrêter à Neauphle pour recouvrer la créance des châtelains de Cressay. Vexé de la froideur que lui a manifesté la reine Isabelle, il voit là l’occasion de prendre sa revanche. Mais il se prend à jouer un tout autre rôle.
"La famille poussa Guccio à parler, ce qu'il fit volontiers. Il raconta sa tempête sur la Manche de telle façon que ses hôtes en laissèrent tomber la queue de sanglier dans la sauce. Il disserta de tout, des événements, des états des routes, des Templiers, du pont de Londres, de l’Italie, de l'administration de Marigny. A l'entendre, il était l'intime de la reine d'Angleterre, et il insista si fort sur le mystère de sa mission qu'on eût pu croire qu'il allait y avoir la guerre entre les deux pays. "Je ne saurais vous en dire davantage, car ceci est secret du royaume et ne m'appartient point. "A faire étalage de soi devant autrui, on se persuade aisément soi-même ; et Guccio, voyant les choses d'autre façon que le matin, considérait son voyage comme une grande réussite."
Extrait de Les Rois maudits- premier livre Le Roi de fer- de Maurice Druon
En direct de la maison de la radio
Réalisation : Christophe Hocké
Conseillère littéraire Caroline Ouazana
Lecture par Emmanuelle Lafon
Musicien : Cyrille Lehn
Création de la musique originale: Nicolas Worms
Prise de son, montage, mixage: Claire Levasseur, Pierre Henry
Assistante à la réalisation: Justine Dibling
Né en 1918 et mort en 2009 à Paris, Maurice Druon est un écrivain et homme politique français. Engagé dans la Résistance, il rejoint Londres en 1943 et écrit avec son oncle Joseph Kessel les paroles du Chant des Partisans sur une musique composée par Anna Marly initialement pour une chanson russe. Après la guerre, il devient un homme de lettres à succès, avec l’obtention du prix Goncourt pour Les grandes familles, et surtout la saga des Rois maudits. En 1966, il reçoit le Prix de Monaco pour l’ensemble de son œuvre de romancier, d’essayiste et de dramaturge. La même année, il est élu à l’Académie française et en devient le secrétaire perpétuel de 1985 à 1999. Il a écrit aussi un conte pour la jeunesse, Tistou les pouces verts. Gaulliste engagé, il a été ministre des Affaires culturelles en 1973-
Edition originale : Plon
Paru également au livre de Poche et aux éditions Omnibus.
Nouvelle édition chez Plon en 2019
Remerciements à Alexandre Bert
L'équipe
- Collaboration