La pêche : épisode 3/10 du podcast "Pêcheur d’Islande" de Pierre Loti

Les pêcheurs déchargent les prises du jour du bateau de pêche sur des charrettes à poney en attente.
Les pêcheurs déchargent les prises du jour du bateau de pêche sur des charrettes à poney en attente. ©Getty -  F. J. Mortimer
Les pêcheurs déchargent les prises du jour du bateau de pêche sur des charrettes à poney en attente. ©Getty - F. J. Mortimer
Les pêcheurs déchargent les prises du jour du bateau de pêche sur des charrettes à poney en attente. ©Getty - F. J. Mortimer
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La pêche allait assez vite ; en regardant dans l’eau reposée, on voyait très bien la chose se faire : les morues venir mordre, d’un mouvement glouton ; ensuite se secouer un peu, se sentant piquées, comme pour mieux se faire accrocher le museau.

La Marie projetait sur l’étendue une ombre qui était très longue comme le soir, et qui paraissait verte, au milieu de ces surfaces polies reflétant les blancheurs du ciel ; alors, dans toute cette partie ombrée qui ne miroitait pas, on pouvait distinguer par transparence ce qui se passait sous l’eau : des poissons innombrables, des myriades et des myriades, tous pareils, glissant doucement dans la même direction, comme ayant un but dans leur perpétuel voyage. C’étaient les morues qui exécutaient leurs évolutions d’ensemble, toutes en long dans le même sens, bien parallèles, faisant un effet de hachures grises, et sans cesse agitées d’un tremblement rapide, qui donnait un air de fluidité à cet amas de vies silencieuses. La pêche allait assez vite ; en regardant dans l’eau reposée, on voyait très bien la chose se faire : les morues venir mordre, d’un mouvement glouton ; ensuite se secouer un peu, se sentant piquées, comme pour mieux se faire accrocher le museau. Et, de minute en minute, vite, à deux mains, les pêcheurs rentraient leur ligne, — rejetant la bête à qui devait l’éventrer et l’aplatir

Adaptation Hervé Prudon
Réalisation : Etienne Valles

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Avec : Jean Pierre Moreux (le narrateur), Marie Christine Letort  (la narratrice), Florence Lecorre  (Gaude), Nicolas Struve  (Yann), Dominique Pinon  (Guillaume), Jean O’cottrell  (le capitaine), Noam Morgensztern  (Sylvestre Moan)

Et les voix de : François Gamard, Françoise Henry Cumer, Sophie Pincemaille, Jean Claude Sachot. 

Bruitage : Bertrand Amiel
Prise de son, montage, mixage : Claire Levasseur, Nadège Antonini
Assistante : Annabelle Brouard

Louis-Marie-Julien Viaud dit Pierre Loti est un écrivain et officier de marine français, né le 14 janvier 1850 à Rochefort et mort le 10 juin 1923 à Hendaye. Pierre Loti, dont une grande partie de l'œuvre est d'inspiration autobiographique, s'est nourri de ses voyages pour écrire ses romans, par exemple à Tahiti pour  _Le Mariage de Loti (_1882), au Sénégal pour _Le Roman d'un spahi (_1881) ou au Japon pour Madame Chrysanthème (1887). Il a gardé toute sa vie une attirance très forte pour la Turquie, il l'illustre notamment dans Aziyadé (1879), et sa suite Fantôme d'Orient (1892). Pierre Loti a également exploité l'exotisme régional dans certaines de ses œuvres les plus connues, comme celui de la Bretagne dans le roman Mon frère Yves (1883) ou Pêcheur d'Islande (1886), et du Pays basque dans _Ramuntcho (_1897).
Membre de l'Académie française à partir de 1891, il meurt en 1923, a droit à des funérailles nationales et est enterré à Saint-Pierre-d'Oléron, sur l'île d'Oléron, dans le jardin d'une maison ayant appartenu à sa famille. Sa maison à Rochefort est devenue un musée.

Suivie de 

La Mer de Jules Michelet.   Extraits lus par Jacques Gamblin
Introduction de Pierre Loti lue par Garance Clavel
Musique : Arvo Part
Commentaires de Pierre Loti extraits de : "Compte rendu de _La Mer d_e Jules Michelet", Revue de Paris, 15 novembre 1894, repris dans Reflets sur la sombre route, 1899.
Equipe de réalisation : Antoine Viossat, Claire Chaineaux, Juliette Heymann

Episode 3

8 min

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