Les Prisonniers du Temple - Les Brus du roi : épisode 2/15 du podcast "Les Rois maudits" de Maurice Druon de l’Académie Française - Premier livre "Le roi de fer"

Jacques de Molay
Jacques de Molay ©Getty -  Hulton Archive
Jacques de Molay ©Getty - Hulton Archive
Jacques de Molay ©Getty - Hulton Archive
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En 1307, Philippe le Bel faisait arrêter à l’aube tous les Templiers de France, sous l’inculpation d’hérésie, au nom de l’Inquisition. Prisonnier depuis sept ans, soumis à la torture, Jacques de Molay, le grand-maître de l’Ordre des chevaliers du Temple, est conduit au tribunal de la Cour.

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Le prisonnier n’entendit aucun bruit qui pût l’inquiéter. C’était l’angoisse qu’il retrouvait à chaque réveil, comme dans chaque sommeil il retrouvait un cauchemar. Il prit, sur le sol, une écuelle de bois et y but une longue gorgée d’eau pour calmer cette fièvre qui ne le quittait pas depuis des jours et des jours. Puis il se leva, lentement, et fit deux pas jusqu’à ce qu’il sentît se tendre la chaîne qui le liait à la muraille. Alors il se mit brusquement à hurler : Jacques de Molay ! Jacques de Molay ! Je suis Jacques de Molay !
Rien ne lui répondit ; rien, il le savait, ne devait lui répondre. Mais il avait besoin de crier son propre nom, pour empêcher son esprit de se dissoudre, pour se rappeler qu’il avait commandé des armées, gouverné des provinces, qu’il avait détenu une puissance égale à celle des souverains, et que, tant qu’il garderait un souffle de vie, il continuerait d’être, même dans ce cachot, le grand-maître de l’Ordre des chevaliers du Temple.

Réalisation Christophe Hocké
Conseillère littéraire Caroline Ouazana

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Avec Lionnel Astier
Musique Nicolas Worms
Equipe technique: Étienne Colin, Antoine Viossat
Assistante à la réalisation Justine Dibling

Né en 1918 et mort en 2009 à Paris, Maurice Druon est un écrivain et homme politique français. Engagé dans la Résistance, il rejoint Londres en 1943 et écrit avec son oncle Joseph Kessel les paroles du Chant des Partisans sur une musique composée par Anna Marly initialement pour une chanson russe. Après la guerre, il devient un homme de lettres à succès, avec l’obtention du prix Goncourt pour Les grandes familles, et surtout la saga des Rois maudits. En 1966, il reçoit le Prix de Monaco pour l’ensemble de son œuvre de romancier, d’essayiste et de dramaturge. La même année, il est élu à l’Académie française et en devient le secrétaire perpétuel de 1985 à 1999. Il a écrit aussi un conte pour la jeunesse, Tistou les pouces verts. Gaulliste engagé, il a été ministre des Affaires culturelles en 1973-1974. 

Remerciements à Alexandre Bert

Edition originale : Plon
Paru également au livre de Poche et aux éditions Omnibus.
Nouvelle édition chez Plon en 2019