Punk d’ailleurs : les improbables : épisode 5/5 du podcast "Je suis punk" de Caroline de Kergariou

Festival "Rebellion" à Blackpool au Royaume-Uni
Festival "Rebellion" à Blackpool au Royaume-Uni ©Getty - Christopher Furlong
Festival "Rebellion" à Blackpool au Royaume-Uni ©Getty - Christopher Furlong
Festival "Rebellion" à Blackpool au Royaume-Uni ©Getty - Christopher Furlong
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Mais ce n’est ni à Leningrad ni même à Moscou que le punk soviétique va s’épanouir. Cet honneur revient à la Sibérie…

Michael Flek fonde Wild Youth en 1978. L’apartheid règne sur l’Afrique du Sud, pays répressif et coupé du reste du monde, où la jeunesse traîne son ennui : une atmosphère rêvée pour monter un groupe de punk ! Entièrement composé de musiciens d’ascendance européenne, le premier groupe punk sud-africain se heurte au racisme anti-blanc. Quant à National Wake, c’est le premier groupe mixte. D’origine juive, Ivan Kadey est bien déterminé à renverser la barrière raciale à une époque où c’est parfaitement illégal. Bassiste et batteur sont noirs : les deux frères Gary et Punka Khosa. Hélas le soufflé retombe vite et le punk sud-africain reste plongé dans l’oubli durant trente ans. Jusqu’au jour où le journaliste sud-africain Deon Maas rencontre Keith Jones. Ils ont tous deux envie de faire un film sur le rôle de la scène rock protestataire dans le mouvement anti-apartheid. Punk In Africa sort en 2012 : il met en lumière le style unique du punk d’Afrique du Sud, un métissage d’attitude punk et de musique locale. Le punk constitue également un précieux moyen de s’exprimer pour la génération qui a grandi derrière le rideau de fer. Avec l’Afghanistan, l’URSS a trouvé son Vietnam. C’est dans cette ambiance lourde que le punk arrive à Leningrad. Le nouveau genre musical a du mal à séduire les musiciens de la génération précédente, accoutumés à un son propre et des mélodies entraînantes. En revanche il va toucher le fils de deux danseurs de ballet, Andreï Panov, né en 1960, qui fonde en 1979 le collectif Avtomaticheskie Udovletvoriteli (les satisfacteurs automatiques, traduction très libre de Sex Pistols en russe) plus simplement désigné par l’acronyme AU. Il s’agit du premier groupe punk sur tout le territoire soviétique. La chanson Plevat (Je m’en fous) est un exemple de l’attitude profondément punk d’Andreï Planov puisque son titre en constitue les seules paroles. 

Réalisation Jean-Matthieu Zahnd
Conseillère littéraire Emmanuelle Chevrière
Avec Elodie Huber
Et les voix de : Romeric Seguin, Mathurin Voltz, Sylvain Deguillame, Vincent Bramoullé, Bartholomew Boutellis, Aymeric Lecerf

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Equipe technique : Eric Villenfin, Laetitia Delgado, Laure Chastant No Future. Histoire du punk de Caroline de Kergariou est publié aux éditions Perrin