Punk d'ici: la dernière vague : épisode 4/5 du podcast "Je suis punk" de Caroline de Kergariou

Festival de musique Punk en 1976
Festival de musique Punk en 1976 ©Getty -  GAB Archive
Festival de musique Punk en 1976 ©Getty - GAB Archive
Festival de musique Punk en 1976 ©Getty - GAB Archive
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C’est au moment où les Sex Pistols jettent leurs derniers feux que le groupe punk français le plus emblématique commence à prendre corps.

C’est au moment où les Sex Pistols jettent leurs derniers feux que le groupe punk français le plus emblématique commence à prendre corps. Si Paris n’a plus d’Open Market, le magasin de disques de Marc Zermatti a fermé depuis un an, Rouen a le sien, Melodie Massacre. Eric Tandy y travaille depuis plusieurs années. Plutôt que de poursuivre ses études, il a quitté le foyer familial dès l’âge de 18 ans pour travailler. A ses moments perdus, il écrit des bouts de textes. Son petit frère Gilles est fou de punk mais s’il chante, c’est dans sa salle de bains… jusqu’au moment où Dominique Laboubée, des Dogs, écrit une musique sur un texte d’Eric, Fier De Ne Rien Faire, en hommage à la qualité principale de Gilles : la paresse. Du coup, il sort de sa salle de bains et improvise quelque chose dans la ligne de Johnny Rotten. Un chanteur, des musiciens, des textes, une musique… Reste à trouver un nom pour le groupe. Un soir, au Gibus, Eric Tandy tombe nez à nez avec un grassouillet quadragénaire dégarni avec couronne de longs cheveux frisés, qui n’a ni l’âge ni le look des autres spectateurs : le Docteur Olievenstein ! Au Centre Marmottan, il guérit les junkies à sa manière et voue une haine obsessionnelle aux punks sur lesquels il s’exprime avec une rare violence dans la presse. Cette rencontre donne à Eric Tandy une idée lumineuse ; leur groupe va s’appeler les Olivensteins ! Et il écrit un morceau intitulé Patrick Henry Est Innocent. Condamné pour l'assassinat du jeune Philippe Bertrand, âgé de 7 ans au moment de sa mort, Patrick Henry est célèbre pour avoir sauvé sa tête de justesse. Cette affaire a bouleversé l’opinion publique, aussi, est-ce particulièrement provocateur d’avoir choisi un tel sujet. Et encore plus de chanter le morceau avec « le doigt pointé sur le ventre d’une femme enceinte » lors du premier concert du groupe ! Celui-ci a lieu dans un contexte privé, une villa où, en juin 1978, un groupe de psys a décidé de « commémorer les dix ans de Mai 68 ». La future mère s’enfuit en sanglotant. Comme si cela ne suffisait pas, les Olivensteins ont également ravagé la maison, vidé la cave et laissé le robinet de la baignoire ouvert… Pas mal pour un premier concert !

Réalisation Jean-Matthieu Zahnd
Conseillère littéraire Emmanuelle Chevrière
Avec Elodie Huber
Et les voix de : Romeric Seguin, Mathurin Voltz, Sylvain Deguillame, Vincent Bramoullé, Bartholomew Boutellis, Aymeric Lecerf

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Equipe technique : Eric Villenfin, Laetitia Delgado, Laure Chastant No Future. Histoire du punk de Caroline de Kergariou est publié aux éditions Perrin

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