

Petite fille, je me suis construit un monde, comme beaucoup d’enfants, et je m’y suis enfermée. Dans ma vie imaginaire, il y avait de longues promenades dominicales avec ma mère, de longues conversations, des rires, une grande tendresse et des secrets partagés
Petite fille, je me suis construit un monde, comme beaucoup d’enfants, et je m’y suis enfermée. Dans ma vie imaginaire, il y avait de longues promenades dominicales avec ma mère, de longues conversations, des rires, une grande tendresse et des secrets partagés. En réalité, l’échange avec elle était bien difficile à cette époque ! J’ai adoré ma mère mais je n’ai gardé souvenir ni d’une marque de tendresse ou de complicité de sa part, ni d’une simple promenade avec elle. Je ne me rappelle pas qu’elle se soit jamais intéressée à mes lectures, qu’elle ait guidé ou nourri mes goûts en quoi que ce soit. Une fois pour toutes, le « cerveau » de la famille était mon frère Jean. Du coup, je me sentais souvent bête et humiliée. Dans ma vie imaginaire, il y avait aussi un gros chien et des souliers vernis noirs avec une fine bride autour de la cheville, comme en portaient les petites filles aisées et qui me faisaient follement envie. Il y avait surtout un piano noir.
Adaptation : Sophie Lemp
Réalisation : Juliette Heymann
Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière
Avec Sophie Daull et Claude Aufaure
Prise de son, montage, mixage : Claude Niort, Martin Delafosse
Assistante à la réalisation : Cécile Laffon
Chansons que vous avez entendues dans cet épisode : Eglantine, Au cœur de la nuit, Mon Enfance de Barbara
Il était un piano noir : mémoires interrompus de Barbara est publié aux éditions Fayard
Et pour compléter cette fiction ce soir, Barbara au micro d’Emile Noël dans l’émission Profils du 17 août 1970 (Archive Ina)
Barbara au micro d’Emile Noël dans l’émission PROFILS du 17 août 1970 (Archive Ina)
4 min
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