Une pension bourgeoise : épisode 1/10 du podcast "Le Père Goriot" d'Honoré de Balzac

La pension Vauquer (rue Neuve St Geneviève, aujourd'hui rue Tournefort) dans le 5ème arrondissement de Paris
La pension Vauquer (rue Neuve St Geneviève, aujourd'hui rue Tournefort) dans le 5ème arrondissement de Paris - Publié dans Dagny Images
La pension Vauquer (rue Neuve St Geneviève, aujourd'hui rue Tournefort) dans le 5ème arrondissement de Paris - Publié dans Dagny Images
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La maison où s'exploite la pension bourgeoise appartient à madame Vauquer. Elle est située dans le bas de la rue Neuve Sainte-Geneviève. Les maisons y sont mornes, les murailles y sentent la prison. Nul quartier de Paris n'est plus horrible, ni, disons-le, plus inconnu.

Dans un prodigieux travail acharné, Balzac s’est proposé de « faire concurrence à l’Etat-Civil » et de peindre « les deux ou trois mille figures saillantes d’une époque », comme dans une histoire naturelle de l’espèce humaine, qu’il va classer en trois études - de mœurs, philosophiques et analytiques - et différentes scènes - de la vie privée, de province, parisienne, politique, militaire et de campagne - pour les regrouper dans un ambitieux édifice de 26 tomes et plus de 90 œuvres : La Comédie Humaine. Projet littéraire de toute une vie qui connut un tournant décisif dans sa conception au moment où le romancier écrivit Le père Goriot.
Dans ses premières notes de travail, Balzac avait imaginé : « un brave homme - pension bourgeoise - 600 fr. de rente - s’étant dépouillé pour ses filles qui toutes deux ont 50 000 fr. de rente - mourant comme un chien. » et ce devint Le père Goriot, cette « belle œuvre monstrueusement triste » et réaliste, roman incontournable de La Comédie Humaine dont il est en quelque sorte un carrefour.
Car c’est avec Le père Goriot que Balzac inaugure le procédé du retour des personnages, notamment avec Vautrin reparaissant plus tard mais sous une autre identité dans Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes. « En voyant reparaître dans Le père Goriot quelques-uns des personnages déjà créés, le public a compris une des plus hardies intentions de l’auteur, celle de donner la vie et le mouvement à tout un monde fictif dont les personnages subsisteront peut-être encore, alors que la plus grande partie des modèles seront morts ou oubliés » précise-t-il.
Achevé en 1835 sous la Monarchie de Juillet, Le père Goriot décrit l’entrée dans le monde du « lion » Eugène de Rastignac, jeune provincial venu à Paris pour y étudier le droit et s’y faire un nom. On le découvre pensionnaire de la Maison Vauquer, voisin du pauvre père Goriot, faisant ses premiers pas dans la société mondaine de la Restauration, en novembre 1819. Évoluant habilement entre ces deux mondes, Rastignac apprend vite et comprend dès lors que l’argent « fait tout ». Quelques mois plus tard, en février 1820, on le quitte désabusé sur les hauteurs du Père-Lachaise, enterrant à ses propres frais le père Goriot et lançant sur cette société son célèbre et conquérant défi. 

Adaptation et Réalisation  Cédric Aussir
Conseillère littéraire Emmanuelle Chevrière

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Avec : Michel Vuillermoz (de la Comédie Française), Christine Murillo, Jean-Claude Frissung, Clément Bresson, Françoise Gazio
Et les voix de : Henry Alexandre, Christophe D’esposti, Stéphane Szestak, Ismaël Ruggiero

Musique originale : Manuel Peskine
Et les musiciens :
Violon1 : André Rebacz, Dan Danilescu, Stéphane Roullère, Aurelia Penalvert
Violon 2 : Noémie Poumet, Claire Gabillet, Sophie Dutoit     
Altos : Othar Melikishvili, Romain Renard, Claudine Moreau
Violoncelle : Robin Defives, Jérémie Billet
Contrebasse : Géraldine Ramsayer    
Bruitage : Elodie Fiat
Prise de son, montage et mixage : Claire Levasseur, Victoria Aspert
Assistante à la réalisation : Sophie Pierre