1/Un enfant découvre qu’un extra-terrestre a pris la forme de son père. 2/Le texte d’un livre est modifié par la volonté de sa reliure en peau de wub.
Le Père truqué
Écrite en 1953 et publié en 1954, période d'intense production chez K. Dick, Le Père truqué entre dans la mouvance marquée par la paranoïa corollaire de la guerre froide : l'invasion secrète de l'ennemi (ici : l'extra-terrestre). Cette invasion se fait ici par la possession physique de corps humains, thème alors présent dans de nombreux films et récits de science-fiction.
Mais l'auteur y ajoute deux données, l'une augmentant l'aspect angoissant du propos : la mort de la famille américaine puisque parents et enfants sont ou risquent d'être ainsi remplacés par les aliens. L'autre, plus rare dans la science-fiction adulte de l'époque est que ces êtres avaleurs de familles sont combattus avec grande violence par des enfants, un principe repris 30 ans plus tard par Steven Spielberg, grand amateur de K. Dick.
Nouvelles choisies par Noël Simsolo
Réalisation : Benjamin Abitan
Conseillère littéraire Caroline Ouazana
Interprété par Assane Timbo
Musique originale : Vincent Tordjman et Mathilde Mallen
Prise de son, montage et mixage : Manuel Couturier et Elise Leu
Assistante à la réalisation : Manon Dubus
Traduction de l’anglais par Alain Dorémieux et révisée par Hélène Collon, publiée chez Gallimard en Quarto dans les Nouvelles complètes présentées et annotées par Laurent Queyssi
The Father-Thing a été publié pour la première fois en décembre 1954 dans la revue The Magazine of Fantasy & Science Fiction.
Ne pas se fier à la couverture
Ce texte de 1968 réinstalle le wub, un pachyderme martien inventé par Dick en 1952, dans sa première nouvelle publiée. Son point de départ est un livre qui transforme lui-même son contenu, sans contrôle de l'auteur et de l'éditeur. Il n'est pas déraisonnable d'y voir une fable sur la postérité de l'écrivain. Car derrière l'humour de l'insolite sujet d'une peau d'animal éternellement vivante qui a le pouvoir de transformer les textes des ouvrages imprimés selon sa philosophie, sa foi ou son idéologie, on trouve une réflexion sur le désir de survie éternelle des êtres. Ce thème est fréquent chez Dick qui met l'immortalité en balance avec l'anticipation de greffes généralisées d'organes vitaux, avec l'existentialisme et son athéisme conduisant au néant ou au futur d'un monde d'androïdes sans survivants humains.
Par : Noël Simsolo
Interprété par Juliette Plumecocq-Mech
Musique originale : Vincent Tordjman et Mathilde Mallen
Prise de son, montage et mixage : Manuel Couturier et Elise Leu
Assistante à la réalisation : Manon Dubus
Traduction de l’anglais par Alain Dorémieux et révisée par Hélène Collon, publiée chez Gallimard en Quarto dans les Nouvelles complètes présentées et annotées par Laurent Queyssi
Not by Its cover est parue pour la première fois l’été 1968 dans la revue Famous Science Fiction.
Philip K. Dick :
Enfants de Dorothy Kindred et de Joseph Edgar Dick, Philip et sa sœur jumelle Jane, prématurés de six semaines, naissent le 16 décembre 1928 à Chicago. Les jumeaux souffrent de malnutrition et Jane meurt six semaines plus tard. Elle est enterrée dans le Colorado à Fort Morgan. La perte de sa sœur jumelle marquera l’existence entière de Philip. Il a cinq ans lorsque ses parents divorcent et il part vivre avec sa mère à Washington, puis à Berkeley. Excellent élève, il est passionné de musique depuis son plus jeune âge, mais ne cesse de souffrir de crises d’asthme, de tachycardie et d’agoraphobie.
L’année de ses 12 ans, découvrant la science-fiction grâce à la revue Stirring Science Stories , il devient un collectionneur acharné de pulps et rédige son premier manuscrit. Après avoir entamé des études de philosophie, il travaille dans un magasin de disques et devient programmateur dans une radio locale. Sa vie privée restera mouvementée. Il divorcera cinq fois et aura trois enfants de mères différentes. Il commence à écrire des nouvelles de science-fiction qui sont achetées par les revues spécialisées. Son premier roman, Loterie solaire est publié en 1955. Pour soutenir un rythme frénétique d’écriture, il consomme des amphétamines qui ont pour effet d’amplifier sa dépression et sa paranoïa.
Publié en 1962, Le Maître du Haut Château est un immense succès couronné par le prix Hugo. Les années suivantes, il enchaîne les romans, notamment Ubik en 1966, considéré comme son chef-d’œuvre et Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques en 1968.
Le style K. Dick est né : une science-fiction à forte dimension politique où la réalité est manipulée, les puissants sont cyniques et le faux est partout. En 1970, il publie Coulez mes larmes, dit le policier qui remporte le prix John-Wood-Campbell Memorial . Les années suivantes sont celles d’une sévère plongée dans la dépression et la drogue suite à la rupture avec sa troisième compagne Nancy. Il expliquera avoir eu des révélations divines qui sont vraisemblablement dues à sa consommation d’acides. Cette expérience l’amène à écrire Substance mort en 1975.
Le 18 février 1982, il tombe dans le coma , victime d'un accident vasculaire cérébral, et succombe le 2 mars quelques jours avant la sortie du film Blade Runner réalisé par Ridley Scott tiré de son roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Il est enterré à Fort Morgan , Colorado, aux côtés de sa sœur Jane.
D’autres œuvres ont également été adaptées au cinéma comme Total Recall réalisé par Paul Verhoeven d’après Souvenirs à vendre ou Minority report réalisé par Steven Spielberg.
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