Le héros, Durtal, sorte de double de l’auteur, délaisse « l'adultère, l'amour, l'ambition, tous les sujets apprivoisés du roman moderne, pour écrire l'histoire de Gilles de Rais.
A l’occasion de la parution des Romans et nouvelles de Huysmans dans La Pléiade, édition publiée sous la direction d’André Guyaux et de Pierre Jourde. A propos de Là-bas, publié en 1891, Huysmans écrit dans sa correspondance :
Je prépare un livre dans lequel je veux faire en opposition au matérialisme abject de ce temps, une étude sur le satanisme moderne, montrer que depuis Gilles de Rais, le Moyen-Age, le satanisme s’est perpétué, qu’un type grandiose du mal peut exister encore.
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Le héros, Durtal, sorte de double de l’auteur, délaisse « l'adultère, l'amour, l'ambition, tous les sujets apprivoisés du roman moderne, pour écrire l'histoire de Gilles de Rais », tristement célèbre au XVe siècle pour avoir violé et torturé plusieurs dizaines d'enfants. Au fil de conversations avec son ami Des Hermies, Carhaix le sonneur de l’église Saint-Sulpice, ou un astrologue, il s'initie à l'occultisme, à l'astrologie, au spiritisme et même au satanisme. Et puis, il fait la connaissance de Hyacinthe Chantelouve.
« Soit un plumitif célibataire, nommé Durtal, forcené d’érudition, qui tente de vivre dans un monde qu’il exècre. Tout occupé à écrire une biographie de Gilles de Rais, il se love dans les siècles anciens, peu enclin à se commettre avec la vie contemporaine. Mais voilà que Durtal est dérangé par une femme, Hyacinthe Chantelouve… » (Guy Ducrey et Francesca Guglielmi, extrait de la notice de La Pléiade)
Adaptation : Simon Guibert
Réalisation : Jean Couturier Remise en ondes de Clotilde Pivin
Avec : Philippe Laudenbach (Des Hermies), Olivier Claverie (Durtal), Bernard Musson (Carhaix), Josette Stein (Madame Carhaix), Alice-Yann Schmitz (Hyacinthe Chantelouve)
Et les voix de Anne Steffens et Michel Baladi Bruitage : Bertrand Amiel Prise de son, montage et mixage : Bruno Mourlan et Jean-François Néollier Assistante de réalisation : Julie Beressi
Joris-Karl Huysmans, de son vrai nom, Georges Charles Marie Huysmans, est né à Paris le 5 février 1848.
Né à Paris, il suit pendant quelque temps des cours de droit, puis devient, en 1868, petit fonctionnaire au ministère de l'Intérieur. Incorporé en 1870 dans les mobiles de la Seine, réformé, réintégré dans son ministère, il fait quelque temps après la guerre un voyage en Hollande, à la suite duquel il prend les prénoms de Joris-Karl. En 1874, il publie à compte d’auteur Le Drageoir à épice, recueil de poèmes en prose, et en 1876 un premier roman, Marthe, histoire d'une fille. Ces débuts le font remarquer d'Émile Zola et, en compagnie de Henry Céard, Guy de Maupassant, Paul Alexis et Léon Hennique, Huysmans, avec sa nouvelle Sac au dos, collabore aux Soirées de Médan, recueil-manifeste de la jeune école naturaliste. En 1879, c'est à Zola qu'il dédie Les Soeurs Vatard. En ménage (1881) décrit l’itinéraire d’André Jayant, romancier raté, célibataire en proie à des « crises juponnières ». A vau-l’eau (1882) met en scène un célibataire encore, Folantin. Il est Huysmans, l’homme moderne, M. Tout-le-monde, personne. En 1884, A Rebours marque un tournant. Barbey d’Aurevilly réutilisa la formule par laquelle il avait salué Les Fleurs du Mal : après un tel livre, l’auteur n’a plus qu’à choisir « entre la bouche d’un pistolet et les pieds de la croix ». Là-bas (1891) est le roman du satanisme, et En route (1895) une sorte de Là-haut, le roman de sa conversion qui va se poursuivre avec La Cathédrale (1898) et L'Oblat (1903). Il meurt à Paris 12 mai 1907, après de terribles souffrances supportées avec une foi ardente.
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