

L'obstination de Jean Vilar est légendaire. Parmi les plus édifiantes se trouve celle en 1951 de l'inscription à l'affiche de la semaine d'art d'Avignon du Prince de Hombourg de Kleist.
Texte inédit et archives INA. Par Jean-Pierre Jourdain
Réalisation Philippe Baudouin
La pièce était inconnue en France et jouissait en Allemagne d'une douteuse réputation. Pourtant c'est dans l'ex-cité des Papes que ce conte guerrier prendra son envol. Pour l'incarner Vilar se tourne vers une jeune vedette du cinéma?: Gérard Philipe. Non seulement il lui propose le rôle du Prince mais également celui du Cid. Les élus avignonnais font la grimace?: encore le Cid?! N'a-t'il pas déjà été programmé deux années de suite et maintenant avec une vedette de cinéma?!!!
Ils céderont devant la fermeté de Vilar… Le succès sera écrasant. Le retour à Paris ouvre l'air du soupçon. Pour certains retrouver à l'affiche du tout jeune Théâtre National Populaire, Kleist mais également Brecht avec Mère Courage, n'est-ce pas faire la part trop belle à la culture allemande?? Le sénat attend des explications… Place aux archives et aux témoignages, pour retrouver la vigueur de ces actes de la mémoire.
Jean-Pierre Jourdain
Collaborateur d'Antoine Vitez, Jean-Pierre Jourdain a également travaillé à Théätre Ouvert avant d'être secrétaire général de la Comédie Française. Il est actuellement directeur artistique du TNP auprès de Christian Schiaretti, avec lequel il a dirigé la Comédie de Reims