Amuleto de Roberto Bolaño

Novembre 1998 Barcelone, Roberto Bolaño
Novembre 1998 Barcelone, Roberto Bolaño ©Maxppp - Julian Martin
Novembre 1998 Barcelone, Roberto Bolaño ©Maxppp - Julian Martin
Novembre 1998 Barcelone, Roberto Bolaño ©Maxppp - Julian Martin
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« Il me semble que je n’exagère pas si je dis que ces dernières années, personne ne fut capable la nuit, d’arracher Bolaño à sa table de travail ». Enrique Vila Matas

A l’occasion de la création au Festival d’Avignon en juillet puis de la reprise au théâtre de l’Odéon en septembre, de 2666, livre posthume de Roberto Bolaño, adapté et mis en scène pour le théâtre par Julien Gosselin, France Culture propose un vaste programme consacré à l’écrivain chilien, dans les programmes de fiction et dans les magazines.

Roberto Bolaño, est un écrivain chilien mort à Barcelone le 14 juillet 2003 à l’âge de 50 ans.

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Né en 1950 à Santiago du Chili, il quitta son pays avec sa famille pour Mexico en 1968. A 15 ans il décide d’abandonner ses études et de se consacrer à la lecture et à sa vocation d’écrivain. En 1973, il fait un long voyage en Amérique latine et arrive au Chili avec le projet de soutenir le gouvernement de Salvador Allende. Quelques mois plus tard, le général Pinochet prend le pouvoir par un coup d’état et Roberto Bolaño comme tant de jeunes étudiants de gauche sera arrêté. Il sera libéré au bout d’une semaine grâce à la rencontre de deux policiers qui étaient d’anciens camarades de classe. Il fera le récit de ce séjour dans un texte intitulé Enquêteurs.

En 1975, Roberto Bolaño revient au Mexique et fonde le mouvement infra réaliste avec des poètes mexicains. En 1977, il quitte le continent sud-américain et s’installe définitivement à Barcelone.

Roberto Bolaño a vécu à Barcelone dans une grande pauvreté, exerçant tous les métiers, « parmi les plus humbles » comme il le dit, pour gagner sa vie : gardien de parking, gardien de camping, portier de nuit, plongeur.

A partir de 1994, ayant gagné plusieurs prix il décide de se consacrer exclusivement à la littérature et donnera jusqu’à sa mort un livre par an à son éditeur. Son livre culte, Les détectives sauvages, parait en Espagne en 1998. 2666 paraitra en 2004, un an après sa mort.

Immense lecteur, porteur d’une culture faramineuse et non académique, Roberto Bolaño ne cesse de confronter dans son œuvre, la littérature et le mal. La poésie est le noyau de son œuvre romanesque : « la poésie est le seul domaine avec celui de la douleur, où il est encore possible de se perdre » dit-il dans un entretien. Il est urgent de découvrir l’œuvre de Roberto Bolaño. Elle est d’une actualité impressionnante. Sans oublier l’humour qui la parcourt. Il était un lecteur fou, héritier de la littérature européenne et latino américaine, héritier de Jorge Luis Borges. Dans le récit Carnet de bal, il fait le tour de sa vie en 67 points. Au point 44, il écrit « Tout est possible. Ça tout poète devrait le savoir ». Tout est possible y compris le mal absolu, la violence, l’atteinte à la vie telle qu’elle est pratiquée quotidiennement au Mexique, à Ciudad Juarez et telle qu’elle est relatée dans 2666. Violence contre les femmes, violence contre la pensée, contre l’art, la démocratie, violence des dictatures. La question qui traverse tragiquement toute l’œuvre de Bolaño est celle de l’origine du mal. A un journaliste, Roberto Bolaño expliquait : « Si j’étais réalisateur de cinéma, j’aimerais faire un film sur la Divine Comédie, un film policier dont le titre serait « Aventures dans le septième cercle », qui est celui des violents. » L’œuvre de Roberto Bolaño est immense, multiple, fantasque, drôle, tragique. Suivons le poète, entrons dans sa comédie humaine

Pour ces deux soirées de lectures proposées par France Culture, nous avons choisi un roman, Amuleto et quatre nouvelles extraites du recueil Des putains meurtrières ces livres sont tous publiés aux éditions Bourgois.

Blandine Masson

Amuleto de Roberto Bolaño

Traduit de l’espagnol par Emile et Nicole Martel et publié aux Editions Bourgois

Avec Maria de Medeiros

Guitare et composition : Csaba Palotaï

Adaptation : Victoria Kaario

Conseillère littéraire : Caroline Ouazana

Réalisation : Benjamin Abitan

Enregistré en public dans la Cour du Musée Calvet, au Festival d’Avignon 2016

Mexique, septembre 1968 : la police envahit l’université de Mexico. Afin de lui échapper, Auxilio Lacouture, une Urugayenne amie des poètes et de la poésie, se réfugie dans les toilettes des femmes du quatrième étage de la faculté de Lettres et de Philosophie. Elle y demeure cachée durant treize jours, au cours desquels elle se remémore son histoire.

Dans un monologue labyrinthique et follement érudit, Auxilio raconte l’année 68 au Mexique mais aussi les années qui vont suivre, passées auprès de jeunes poètes, en particulier du chilien Arturo Belano.

Prochaine soirée Roberto Bolaño, Dimanche 25 Septembre sur France Culture à partir de 21h00 dans Théâtre & Cie