"Grès (tentative de sédimentation)" de Guillaume Cayet

Guillaume Cayet
Guillaume Cayet - © Aurélia Luscher
Guillaume Cayet - © Aurélia Luscher
Guillaume Cayet - © Aurélia Luscher
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Face au licenciement de sa femme, un homme va prendre conscience de l’injustice sociale que jusque-là il acceptait et rejoindre ceux et celles qui comme lui n’entendent plus se taire.

"Comment se transforme l’humiliation en colère ? Comment se produit l’instant décisif ? Lorsqu’un corps décide de passer à l’action, de monter dans un bus pour lancer des pavés à la capitale. Grès est le récit d’une voix. Celle-ci se raconte, nous raconte. Sa trajectoire. De son travail, à sa voiture, les ronds-points, la nationale, la maison, les repas avec sa moitié et ses enfants ... Grès est l’histoire d’une tentative de sédimentation. De tous ces petits bouts d’incompréhension, de rage sourde, qui forment à l’intérieur de l’estomac une pierre dure et solide. Grès est l’histoire de cette pierre. De cette pierre sortie du ventre du ressentiment."

Guillaume Cayet
En avant-première de la création prévue début octobre 2021 dans le cadre de la programmation en itinérance de La Comédie de Clermont-Ferrand scène nationale.
Co-fondateur de la compagnie Le Désordre des Choses avec Aurélia Lüscher, Guillaume Cayet est au micro de Blandine Masson, et nous explique ce qu'il entend par "Désordre"

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Guillaume Cayet au micro de Blandine Masson

9 min

Version radiophonique
Précédée d’un entretien avec Guillaume Cayet
Réalisation : Laure Egoroff
Conseillère littéraire : Céline Geoffroy

Avec Emmanuel Matte

Création musicale : Valentin Durup
Bruitage : Bertrand Amiel
Enregistrement, montage et mixage : Bernard Lagniel, Eric Villenfin
Assistante à la réalisation : Sophie Pierre

Depuis sa sortie du département d’écrivain.ne-dramaturge de l’ENSATT, Guillaume Cayet collabore avec divers.es metteu.r.se.s en scène comme dramaturge et collaborateur artistique. Il a signé une dizaine de pièces, dont plusieurs ont fait l’objet de publication aux Éditions Théâtrales (Les Immobiles, Proposition de Rachat, Dernières Pailles, Une commune, et B.A.B.A.R), aux Éditions En Actes (De l’autre côté du massif, La disparition) ainsi que chez Lanzman Éditeur.
Ses pièces ont reçu différents prix (Artcena, Journée des auteurs de Lyon…) et ont été lues dans différents festivals (Festival Focus de Théâtre Ouvert notamment) et mises en onde sur France Culture.
Il collabore avec Julia Vidit en tant que dramaturge depuis la pièce Illusions d’Ivan Viripaev, et en tant qu’auteur (Dernières pailles création de Julia Vidit en 2017 à la Scène Nationale de Bar-Le-Duc), ainsi qu’avec Guillaume Béguin et le Collectif Marthe.
Co-fondateur de la compagnie Le Désordre des Choses avec Aurélia Lüscher, il a créé Les Immobiles, Innocent.e.s, B.A.B.A.R (Le transparent noir) et dernièrement le monologue Neuf mouvements pour une cavale, autour du paysan Jérôme Laronze. Il crée La comparution, pièce autour des violences policières, en février 2021, puis Grès (tentative de sédimentation) à l’automne 2021.
Son parcours l’amène également à investir d’autres champs littéraires et esthétiques puisqu’il travaille actuellement à l’écriture de son premier roman et de ses premiers scénarios.

La réalisation radiophonique par Laure Egoroff,

Ce monologue donne à entendre l’éveil progressif d’une conscience politique. Employé à la surveillance d’un centre commercial, l’homme qui nous parle évoque, comme s’il les retraversait, les étapes qui l’ont amené à théoriser son appartenance à un groupe : le groupe de ceux qui comptent chaque sou dépensé, chaque jour les séparant des prochaines vacances ; le groupe de ceux qui s’effondrent de fatigue devant la télé, tremblent à l’idée de perdre leur emploi, se déplacent en voiture et ont le sentiment d’être toujours « en périphérie ». Pour accompagner ce cheminement de l’histoire individuelle à l’histoire collective - celle de la « France des ronds-points » -, nous avons choisi de faire progresser ce monologue de l’espace domestique jusqu’à l’espace public, de l’évocation à voix contenue jusqu’à la harangue au mégaphone. La musique de Valentin Durup accompagne des passages de prose-manifeste qui rythment le récit porté par Emmanuel Matte.

Laure Egoroff

Ce texte est issu du Bureau de Lecture de France Culture

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