

Dans "Le Grand marin", Catherine Poulain raconte une expérience de l'extrême, le récit initiatique de Lili, qui laisse derrière elle sa vie confortable et part pour l’Alaska, et le port de Kodiak où elle espère devenir pêcheuse, pour y découvrir une existence hors du commun, entre terre et mer.
Il faudrait toujours être en route pour l'Alaska. Mais y arriver à quoi bon. J'ai fait mon sac. C'est la nuit. Un jour je quitte Manosque-les-Plateaux, Manosque-les-Couteaux, c'est février, les bars ne désemplissent, la fumée et la bière, je pars, le bout du monde, sur la Grande Bleue, vers le cristal et le péril, je pars. Je ne veux plus mourir d'ennui, de bière, d'une balle perdue. De malheur. Je pars. Tu es folle. Ils se moquent. Ils se moquent toujours - toute seule sur des bateaux avec des hordes d'hommes, tu es folle ... Il rient.
Riez. Riez. Buvez. Défoncez-vous. Mourez si vous voulez. Pas moi. Je pars pêcher en Alaska. Salut.
Premières lignes de Le grand marin, de Catherine Poulain.
Réalisation : Pascal Deux
Lecture par Suliane Brahim, de la Comédie-Française
Choix des extraits par Guillaume Poix
Equipe de réalisation : Benjamin Perru, Bastien Varigault et Léo Durin
Improvisation musicale : Élodie Pasquier
Enregistrée le 23 mai 2019 en public, une coproduction France Culture, Comédie-Française, et la BnF.
L'équipe
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