"Moby Dick" d'après le roman de Herman Melville

Légende : Illustration de "Moby dick" en 1851
Légende : Illustration de "Moby dick" en 1851  ©Getty - ©Fototeca Storica Nazionale.
Légende : Illustration de "Moby dick" en 1851 ©Getty - ©Fototeca Storica Nazionale.
Légende : Illustration de "Moby dick" en 1851 ©Getty - ©Fototeca Storica Nazionale.
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On entendra frémir les cordages, hurler les vents et se briser les houles dans ce concert-fiction qui réunit comédiens, musiciens et bruiteuse pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Melville. Embarquez avec Ismaël à bord du Pequod, et prenez garde à la prophétie de la vieille squaw !

Nantucket, Massachusetts, vers 1840. Un « désir fou de grand large » conduit le jeune Ismaël à embarquer comme matelot sur le Péquod. Ce baleinier a pour capitaine un certain Achab, dont la jambe a été broyée par Moby-Dick, le plus monstrueux cachalot jamais harponné par des marins. Tandis qu'il gagne la haute mer, la vie aventureuse voulue par Ismaël se transforme en quête métaphysique. Car une inextinguible soif de vengeance tourmente Achab, qui lance ses hommes à la poursuite du Léviathan qui hante les océans…
« En ce jour, l'Éternel frappera de sa dure, grande et forte épée, Le léviathan, serpent fuyard, Le léviathan, serpent tortueux ; et il tuera le monstre qui est dans la mer. » (La Bible, Livre d'Ésaïe)
Librement adapté par Stéphane Michaka
Avec l'Orchestre national de France
Composition Fabien Waksman
Direction d'orchestre Debora Waldman
Réalisation Cédric Aussir

Répétition du concert fiction "Moby Dick", au studio 104 de Radio france
Répétition du concert fiction "Moby Dick", au studio 104 de Radio france
© Radio France - ©Christophe Abramowitz

Avec :
Robinson Stévenin  (Ismaël), **Hervé Briaux (**Achab), Gaël Kamilindi de la Comédie-Française (Pip), Slimane Yefsah   (Quiqueg), Mikaël Chirinian (Elie), Grégoire Monsaingeon  (Starbuck), Bruno Abraham-Kremer (Gardiner)
Bruitages : Sophie Bissantz
Musiciens metteurs en ondes : Paul Malinowski, Arnaud Moral
Directrice du son : Catherine Déréthé
Prise de son, montage et mixage : Claire Levasseur, Eric Villenfin, Victoria Aspert et Mathieu Le Roux
Sonorisation : Julie Garraud et Stéphane Thouvenin  
Lumières : Vincent Quesnot, Olivier Lepontois et Guilhem Debleds
Répétiteur : Théodore Lambert
Assistante à la réalisation Léa Racine

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Moby-Dick est publié à Londres sous le titre The Whale le 18 octobre 1851, et à New York  un mois plus tard, le 14 novembre, sous le titre Moby-Dick ; or, The Whale

Répétition du Concert Fiction "Moby Dick" au studio 104 de radio France
Répétition du Concert Fiction "Moby Dick" au studio 104 de radio France
© Radio France - ©Christophe Abramowitz

Aux sources de Moby-Dick

En 1839, onze ans avant la publication de Moby-Dick, paraît dans le mensuel new-yorkais The Knickerbocker un long récit intitulé Mocha Dick ou le Cachalot blanc du Pacifique, fragment d'un journal manuscrit. Ce texte, qui se présente comme la transcription fidèle d'un récit de marin, décrit un cachalot d'une taille démesurée, « blanc comme neige », qui vers 1810 a coulé de nombreux navires près de l'île de Mocha au large du Chili. Son auteur, J. N. Reynolds, y désigne le cachalot blanc comme « le monarque des mers » et « notre léviathan », avant d'évoquer les intentions maléfiques que lui prêtent les marins. Autant d'éléments retenus par Melville qui transformera Mocha en Moby-Dick. Mais davantage que le texte de Reynolds, qui porte sur un animal légendaire, c'est un témoignage authentique, le Récit du naufrage du navire baleinier « Essex » de Nantucket, signé Owen Chase et paru en 1821, qui frappa Melville. Ce compte-rendu saisissant de l'attaque d'un baleinier par un cachalot enragé trouvera de nombreux échos dans Moby-Dick. On lit notamment dans le récit de Chase : « Il y avait [dans l'aspect du cachalot] une fureur vengeresse décuplée. Des lames se brisaient en tout sens autour de lui, et il laissait un sillage d'écume d'une perche de largeur, produit par les coups de battoir continus de sa queue. Il avait la tête à demi hors de l'eau, et c'est ainsi qu'il vint vers nous et frappa une nouvelle fois le navire. »

Répétition du concert fiction "Moby dick" au studio 104, de Radio France
Répétition du concert fiction "Moby dick" au studio 104, de Radio France
© Radio France - ©Christophe Abramowitz

Note d'intention de l'adaptateur

Chevaliers et écuyers », « Cétologie », « La Blancheur du cachalot », « Le souffle spectral », « Cétacé et gastronomie », « Dépeçage », « Ambre gris », « La Chasse »... Ces intitulés de chapitres, choisis au hasard parmi les 135 qui composent le roman, révèlent le caractère hybride de Moby-Dick : roman d'aventures et encyclopédie du cachalot. Melville a mené de front ces deux livres pour n'en faire qu'un seul. À ses lecteurs de découvrir que l'érudition peut être palpitante, et le souffle épique porteur d'une pensée profonde. Pour cette adaptation radiophonique, j'ai privilégié les scènes les plus conflictuelles et d'autres plus propices à la rêverie. Melville est un des grands — peut-être le plus grand — des romantiques américains, et le XIXe siècle nous a appris que la rêverie est indissociable de la pulsion de vie. Les quinze scènes que j'ai adaptées et traduites de l'original forment à mes yeux le noyau tragique et onirique du roman. Elles ne peuvent donner qu'un aperçu de la démesure du roman de Melville. Mais un orchestre symphonique ; un jeune compositeur hanté par le romantisme ; une troupe blanchie sous le harnais des houles orchestrales... Que souhaiter de plus pour faire entendre les battements de cœur de la Baleine Blanche ? 

Stéphane Michaka

Concert fiction enregistré en public au studio 104 de Radio France le 5 octobre 2019

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