

Ce soir, hommage au metteur en scène Jean-Pierre Vincent mort le 4 novembre 2020. Retour sur les « années TNS », les huit saisons passées entre 1975 et 1983 au Théâtre National de Strasbourg par Jean-Pierre Vincent avec un collectif d’artistes et dramaturges.
L’aventure de Strasbourg est un moment important de l’histoire du théâtre, dont il est important de se souvenir au même titre que la fondation du TNP évoquée la semaine dernière dans Théâtre & Cie sur France Culture. Une aventure qui commence en 1973 dans une rupture historique, la fin du gauchisme actif, la fin de 68 marquée par la mort de Pierre Overney, comme le dit Jean-Pierre Vincent dans un documentaire de Bruno Tackels que nous allons rediffuser ce soir. Les années TNS de Jean Pierre Vincent, c’est une nébuleuse d’artistes, d’intellectuels, dramaturges, peintres, une nouvelle génération issus souvent du théâtre universitaire, comme Mnouchkine, Lavaudant, Françon , Chéreau, marquée par Bertolt Brecht mais aussi par l’histoire de Jacques Copeau, des Copiaus, du TNP. Nous étions des brechtiens dans la maison de Jacques Copeau dit avec humour l’écrivain Michel Deutsch qui fit partie de l’aventure avec André Wilms, Evelyne Didi, Michèle Foucher, Jacques Blanc, Jean Pierre Jourdheuil, André Engel, Bernard Chartreux, Dominique Muller, Alain Rimoux, Philippe Clevenot, Bérangère Bonvoison, Laurence Mayor, Hélène Vincent, Christiane Cohendy, Bernard Freyd, Gérard Desarthe, …je ne peux malheureusement pas tous les citer. Nous voulions renverser des montagnes lorsque nous sommes arrivés dit encore Michel Deutsch dans un film qu’il a consacré à ces années TNS. Nous voulions diviser le public, en finir avec le théâtre académique. Les spectacles n’étaient pas seulement des spectacles, c’était des expériences de vie, un voyage au bout du théâtre.
Blandine Masson
C’est avec André Wilms, que nous ouvrons cette soirée d’hommage à Jean Pierre Vincent et à une génération de théâtre aventureuse, en deuil aujourd’hui.
Puis nous entendrons Michel Deutsch qui a consacré un film à ‘aventure du TNS. Il en parle ce soir à Blandine Masson comme d’une expérience de vie, et dit : "Le travail du collectif du TNS expérimental et populaire au sens de Brecht, voulait déconstruire le spectacle, comprendre comment cela modifiait notre vision du monde". Michel Deutsch nous raconte comment cette déconstruction était aussi une entreprise de déstabilisation permanente, symbolisée peut-être par la première affiche du TNS années Vincent : Un éléphant qui fait du trapèze
- Penseurs de théâtre
Avec Jean Pierre Vincent , Stéphane Braunschweig, Bernard Chartreux, Michel Deutsch, Evelyne Didi
Le 15 juillet 2005, nous avions invité Jean Pierre Vincent au Musée Calvet pendant le Festival d’Avignon, pour la lecture d’un texte inédit autour de la mise en scène. Cette lecture entrait dans une collection intitulée « Ecrits de metteurs en scène » pour laquelle Jean Pierre Vincent avait souhaité écrire sur un spectacle invisible pour le public français. C’était Sept contre Thèbes, une tragédie d’Eschylle qu’il avait mise en scène en italien pour le théâtre grec de Syracuse, un théâtre mythique en plein air de 8000 places.
Ecrits de metteurs en scène : Jean-Pierre Vincent, en 2005
44 min
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