Scènes imaginaires : Krystian Lupa : épisode 6 du podcast Scènes imaginaires

Krystian Lupa
Krystian Lupa ©AFP - Loïc Venance
Krystian Lupa ©AFP - Loïc Venance
Krystian Lupa ©AFP - Loïc Venance
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A chacun des metteurs en scène invités pour cette série nous demandons de choisir et partager avec nous les œuvres qui ont fondé et jalonné leur vie d’artiste.

A l’occasion des représentations de Proces de Krystian Lupa ( Le procès de Franz Kafka du 20 au 30 septembre) à l’Odéon-Théâtre de l’Europe

Enregistré en public à l’Odéon-Théâtre de l’Europe le lundi 24 septembre

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Coproduction France Culture / Odéon-Théâtre de l’Europe.

Entretien avec Krystian Lupa par Arnaud Laporte,
traduction Michel Lisowski
Textes choisis par Krystian Lupa
Réalisation Laure Egoroff Collaboration artistique: Agnieszka Zgieb
Conseillère littéraire Caroline Ouazana

Lectures par Christiane Cohendy, Luc-Antoine Diquéro, Aline Le Berre,  Bernard Vergne des extraits de_Prologue à la connaissance surnaturelle_ de Simone Weil, L'Autre côté de Alfred Kubin,  Demian de Herman Hesse, Perturbation de Thomas Bernhard, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge de Rainer Maria Rilke, Qu’est-ce que la littérature ? de Jean-Paul Sartre : le metteur en scène polonais Krystian Lupa_,_entouré par quatre comédiens, nous dira en quoi ces textes sont essentiels pour lui, comment certains ont façonné son imaginaire et son esthétique, comment il dialogue secrètement avec eux, quelle connaissance intime il en a aujourd’hui et de quelle manière ils ont contribué à constituer son imaginaire et sa pratique de metteur en scène. 

Ainsi nous composerons un portrait dessiné sur le vif de Krystian Lupa à travers un entretien et des extraits d’œuvres qu’il a choisis et qui sont lus par des acteurs qui lui sont chers.

Arnaud Laporte et Blandine Masson

Krystian Lupa est né en 1943 en Pologne à Jastrzębie Zdrój. Après des études à l’Académie des beaux-arts de Cracovie et à L'École de cinéma de Łodź il entre à L'École nationale supérieure de théâtre de Cracovie où il étudie la mise en scène. Sa carrière théâtrale débute en 1976. Après avoir travaillé au Théâtre de Jelenia Góra, il collabore avec Teatr Stary de Cracovie, Teatr Dramatyczny de Varsovie et Teatr Polski à Wrocław, tout en enseignant depuis 1983 à la faculté de la mise en scène à L'École nationale supérieure de théâtre à Cracovie. Influencé par Tadeusz Kantor (son « maître », avec le cinéaste Andreï Tarkovski) et grand lecteur de Jung, il développe sa conception du théâtre comme instrument d’exploration et de transgression des frontières de l’individualité (exposée dans un texte intitulé Le Théâtre de la révélation). Il monte d’abord les grands dramaturges polonais du XXe siècle : Witkiewicz (Les Mignons et les Guenons, 1977), Gombrowicz, (Yvonne, Princesse de Bourgogne, 1978, Le Mariage, 1984, Wyspianski Le Retour d’Ulysse, 1981) et conçoit entièrement deux spectacles : La Chambre transparente (1979) et Le Dîner (1980). En 1985, il crée Cité du rêve au Stary Teatr d’après le roman d’Alfred Kubin (L’Autre Côté). Parallèlement à la mise en scène d’œuvres dramatiques, Tchekhov (Les Trois Sœurs, Festival d’Automne, 1988), Reza (Art, 1997), Schwab (Les Présidentes, 1999), Loher (Les Relations de Claire, 2003), la littérature romanesque, particulièrement autrichienne, devient son matériau de prédilection. Il adapte et met en scène Musil (Les Rêveurs, 1988), Dostoïevski (Les Frères Karamazov, 1990), Rilke (Malte ou le Triptyque de l’enfant prodigue, 1991), Bernhard (Kalkwerk/La Plâtrière, 1992 ; Emmanuel Kant et Déjeuner chez Wittgenstein, 1996 ; Auslöschung-Extinction, 2001), Broch (Les Somnambules, 1995, Festival d’Automne à Paris, 1998), Boulgakov (Le Maître et Marguerite, 2002), Nietzsche et E. Schleef (Zarathoustra, 2006).
Créateur de théâtre complet, il s’impose à la fois comme concepteur d’adaptations, plasticien (il signe lui-même les scénographies et les lumières de ses spectacles) et directeur d’acteurs (connu pour son long travail préparatoire avec les comédiens sur la construction des personnages). Ses spectacles sont également marqués par un travail singulier sur le rythme, temps ralenti dans le déroulement de l’action scénique, souvent concentrée autour de moments de crise.
De nombreux prix ont distingué son travail, dont le Prix Europe pour le théâtre (2009). À la suite de Factory 2, il crée Persona Marilyn et Le corps de Simone (deux volets d’un projet autour des figures de Marilyn Monroe et Simone Weil) ; Salle d’attente, d’après la Catégorie 3.1 de Norén (2011). De Thomas Bernhard, il adapte Perturbation (2013), Des arbres à abattre (2014) et Place des héros (2015).

Assistant à la réalisation : Pablo Valero Equipe de réalisation : Benjamin Perru et Manon Houssin

Un grand merci à Christine Lecerf pour l’extrait de son émission Une vie une œuvre consacrée à Thomas Bernhard, diffusée en 2009, réalisée par Franck Lilin. Il s’agit d’un extrait du monologue filmé de Thomas Bernhard Trois jours (1971) avec la voix française de Claude Aufaure