Cours toujours, la folie du marathon

Delphine fait éclater sa joie à l’approche de la ligne d’arrivée du marathon Seine-Eure, après plus de 5 heures de course à pied.
Delphine fait éclater sa joie à l’approche de la ligne d’arrivée du marathon Seine-Eure, après plus de 5 heures de course à pied. ©Radio France - Guillaume Battin
Delphine fait éclater sa joie à l’approche de la ligne d’arrivée du marathon Seine-Eure, après plus de 5 heures de course à pied. ©Radio France - Guillaume Battin
Delphine fait éclater sa joie à l’approche de la ligne d’arrivée du marathon Seine-Eure, après plus de 5 heures de course à pied. ©Radio France - Guillaume Battin
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Mais qu’est-ce qui fait courir plus de 13 millions de Français ? Le sentiment de "mieux-être". Le moyen de faire tomber la pression de nos vies qui filent à l’allure d’un sprint. Évacuer le stress. Mais aussi pour se reconnecter à soi, à son environnement. Passion marathon.

Avec

Une thérapie pour certains, la course à pied peut rapidement se transformer en drogue pour les autres surtout quand l’endorphine vient apporter son grain de sel et de plénitude.

D’un sport anecdotique à un phénomène de société

D’après une étude BVA pour Union sport et cycle, ils étaient 500 coureurs réguliers en France en 1979. Ils sont près de trois millions en 2000. Le chiffre approcherait les 14 millions aujourd’hui. Un phénomène importé des États-Unis et porté par des marques comme Nike.

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À ses débuts en 1969 dans les rues de La Flèche et sur les routes sarthoises, Dominique Chauvelier se fait traiter de "fainéant". Cinquante ans après, l’ancien champion de France et troisième des championnats d’Europe est réclamé par les entreprises, il encadre des groupes, conseille les organisateurs et anime des marathons. Il répond à une demande de plus en plus forte du grand public.

L'ancien marathonien international Dominique Chauvelier (n°31) lors d'une course de relais à Rouffach (Haut-Rhin), le 19 juillet 2007
L'ancien marathonien international Dominique Chauvelier (n°31) lors d'une course de relais à Rouffach (Haut-Rhin), le 19 juillet 2007
© Maxppp - Yannick Bohn

Une ville, un marathon

Ils étaient 18 coureurs au départ du premier marathon de Boston (le plus vieux au monde) le troisième lundi d’avril de 1897. Depuis ce jour, les rues et routes de la ville sont empruntées chaque année par de plus en plus de coureurs à pied. Ils sont près de 30 000 aujourd’hui, entourés et encouragés par près d’un demi-million de personnes. Boston fait partie du gotha au sein du World Marathon Majors avec Berlin, Chicago, Londres, New York et Tokyo. Mais la liste est presque sans fin, les meilleurs coureurs de la planète se disputent la victoire dans pas moins de 38 marathons inscrits au calendrier, de Paris à Dubaï, de New-Delhi à Shenzhen.

Comme l’explique Jean-François Martins, adjoint aux sports à la ville de Paris, "il faut désormais avoir son tournoi de tennis, son grand club de football et son marathon. Paris a de la chance. Elle a les trois".

L'Humeur du matin par Guillaume Erner
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Le business du running

Luce Rabille est pompier de Paris. Il court le marathon depuis une quarantaine d’années. Et il consacre un budget d’environ 5 000 euros par an à sa passion. Il faut payer les dossards, les frais d’inscription qui peuvent grimper jusqu’à 300 euros pour le marathon de New York, les déplacements, l’hébergement. Il y a aussi le matériel : une paire de chaussures peut coûter de 150 à 300 euros, les chaussettes mais aussi la montre connectée. Le running est un sport qui ne demande pas une licence ou une assurance mais qui peut s’avérer très onéreux.

La vente de chaussures, du textile et des accessoires pèse 850 millions d’euros. C’est deux fois plus que le foot. À elles seules, les chaussures génèrent 500 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 8,2 millions de paires vendues chaque année.

La souffrance mentale et physique

Avant de courir un marathon, il faut s’y préparer, mentalement et physiquement. Des sorties 2 à 3 fois par semaines. Des sessions courtes. D’autres plus longues, jusqu’à 30 kilomètres. Seul ou à plusieurs. Entre amis ou avec des collègues entre midi et deux. Sortir tôt le matin, avant les grandes chaleurs. Ou l’hiver quand il fait froid, qu’il pleut et que le vent vous pousse à retourner chez vous.

Pendant la course, le néophyte ou le champion luttent chacun à leur manière contre la douleur. Ces points de côtés qui vous appellent à l’abandon. Ces muscles qui font plus mal qu’ils ne vous font avancer. La souffrance est une compagne de route obligatoire. Les marathoniens savent qu’elle va venir, souvent vers les 30 kilomètres. "C’est comme le stress, du moment que tu la contrôles, que tu l’apprivoises, que tu finis par prendre le dessus, alors elle te renforce" comme le dit Bernard Faure, champion de France du marathon 1982.

Le Temps du débat
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© AFP - John SAEKI

Rediffusion de l'émission du 1er novembre 2019.

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