Brexit, surpêche, crise sanitaire : nombreuses sont les menaces qui pèsent sur la pêche artisanale, qui représente pourtant 80% de la flottille française. Face à ces incertitudes et pour assurer son avenir, la filière se structure. De quelles façons ? Reportage, de Royan à Lanildut.
PIls sont la grande majorité des bateaux de pêche français : les pêcheurs artisans ont vu leur population diminuer drastiquement à mesure que les bateaux se sont agrandis, et que la pêche s'est modernisée. Aujourd'hui on estime leur nombre à quinze ou seize mille, qui font pourtant vivre, ce qui a permis à beaucoup de pêcheurs de continuer de valoriser leur pêche malgré la fermeture des restaurants. Le circuit court, la vente directe, ce sont quelques unes des solutions mises en avant par Plein Mer, dont les objectifs sont à la fois économiques (faire vivrez dignement les pêcheurs de leur production) , sociaux (pour une pêche créatrice d'emplois) et écologiques ( aborder la transition vers une pêche durable et respectueuse des océans).Pière. Celle ci commence à se structurer.
En Pays de Loire, naissance d'une interprofession
On ne pense pas à elle comme à une région de pêche. Et pourtant, la région Pays de Loire est à l'initiative d'une première en France, la création d'une interprofession autour de la pêche, nomme "Loire Océan Filière Pêche". Dans la région l'activité pêche est essentiellement artisanale, c'est à dire effectuée par des bateaux de 8 à 12 voire 18 mètres, autour des six ports de la région, dont les Sables d'Olonne, le Croisic, Noirmoutiers ou la Turballe. Une activité touchée par la crise du Covid, qui a été l'un des premiers sujets brûlants à régler pour cette nouvelle interprofession. Le simple fait de se réunir de façon régulière lors du premier confinement a ainsi permis d'éviter une surpêche qui n'aurait pas été vendue, en adaptant la demande à la production. Avant, cela ne se faisait pas.
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Limiter les pertes, consommer localement la pêche locale, et s'organiser en cas de Brexit dur, voilà les objectifs. Et pour les atteindre, il est nécessaire pour chacun des acteurs d'apprendre à se connaître : pêcheurs, instances de pêche, mareyeurs, acheteurs, poissonniers, transformateurs et élus. Car, chose étonnante, tous ces mondes ne se connaissaient pas, ou très peu. La filière de la pêche réunit dans la région 1 300 marins-pêcheurs embarqués, 350 bateaux et 400 pêcheurs professionnels à pied. Elle pèse économiquement : plus de 110 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel dans les cinq halles à marée, où plus d'une centaine d'espèces différentes sont débarquées chaque matin.
Dans ce reportage vous entendrez différents acteurs de la filière, Wilfried, jeune fileyeur qui débarque sa marchandise à la criée des Sables, Sylvain Ravon, qui dirige la Halle à marée, José Jouneau, qui préside le comité régional des pêches, et Monique Lebeaupin qui dirige une entreprise de mareyage à Nantes.
Pleine Mer, une plateforme associative et militante
Relier pêcheurs et société civile, c'est ce qu'essaye de faire cette association, fondée et présidée par Charles Braine, ancien pêcheur et ancien responsable de ces sujets au WWF. Juste avant le confinement, la plateforme avait élaboré une carte interactive des circuits courts de la pêche, ce qui a permis à beaucoup de pêcheurs de continuer de valoriser leur pêche malgré la fermeture des restaurants. Le circuit court, la vente directe, ce sont quelques unes des solutions mises en avant par Pleine Mer, dont les objectifs sont à la fois économiques (faire vivrez dignement les pêcheurs de leur production) , sociaux (pour une pêche créatrice d'emplois) et écologiques ( aborder la transition vers une pêche durable et respectueuse des océans).
Acteurs de cette pêche côtière soucieuse de durabilité, Breandan Galvin, dans le port de Lanildut, a connu la pêche "industrielle", vous entendrez son point de vue.
Dans ce reportage également, le témoignage de Sandrine, qui pratique, au large de Royan, l'Ikejime, une technique ancestrale japonaise de mise à mort des poissons sans souffrance, et permettant une meilleure conservation du produit. Et celui de Florence, venue à la pêche sur le tard, pour aider son mari.
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Des liens pour aller plus loin
Des données chiffrées sur la pêche en France : https://www.franceagrimer.fr/fam/content/download/64935/document/ETU-MER-PPC_proche-2020.pdf?version=4
La mise à l'eau du Scombrus, chalutier géant qui inquiète les petits pêcheurs: https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/26/la-peche-francaise-inaugure-le-scombrus-un-chalutier-geant-neerlandais_6053723_3244.html
Les ONG militent pour la pêche artisanale : https://www.bloomassociation.org/nos-actions/nos-themes/campagne-peche-durable/la-peche-artisanale/
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