Pédophilie : comment protéger les enfants ?

Enfants, ils se sont tus ou n’ont pas été écoutés. Devenues adultes, de plus en plus de victimes d’abus sexuels prennent la parole et dénoncent les actes qu’elles ont subis et qui les ont durablement traumatisées. L’Eglise catholique, le monde de la culture, l’Education nationale, les clubs sportifs… Des scandales éclatent dans tous les milieux. Comment faire cesser ces actes ? Comment les prévenir ? Des actions de prévention sont menées dès la petite enfance, et un numéro gratuit propose aux adultes "troublés par les enfants" de les aider. Avec quelle efficacité ?

Amélie : "C’était peut-être du viol, en fait"

Amélie a pris conscience des années plus tard que les "jeux" auxquels l’avait initiée un voisin quand elle avait six ans n’étaient absolument pas de son âge. "On ne m’a pas expliqué que ce n’était pas normal", regrette-t-elle, mesurant l’impact qu’ont eu ces abus sexuels sur sa construction personnelle. Aujourd’hui éducatrice spécialisée, Amélie accompagne des jeunes vulnérables, en situation de handicap, qui pourraient très bien devenir eux-mêmes victimes ou auteurs.

Bruno : "Cela se passait dans le noir de la chambre"

Il a mélangé amour paternel et désir. Bruno a été auteur d’attouchements sexuels sur ses enfants. Pour minimiser ses actes nocturnes, Bruno tentait de se rassurer en se disant que ses enfants dormaient. Mais un jour, il n’a plus pu se regarder dans la glace et il a demandé de l’aide.
Depuis, Bruno a répondu de ses actes devant la justice, et il participe régulièrement aux groupes de parole de L’Ange Bleu, réunissant des pédophiles (passés à l’acte ou abstinants) et des victimes. 

>  Lisez le témoignage de Bruno

Latifa Bennari : la main tendue de l’Ange Bleu

Elle-même victime de violences sexuelles dans son enfance, Latifa Bennari a créé l’association L’Ange Bleu. Elle offre aux personnes attirées par les enfants, qu’elles soient ou non passées à l’acte, une écoute attentive, sans jugement, et les convie à des groupes de parole. 

Sortir du silence : c’est d’après Latifa la première étape indispensable qui permettra aux auteurs de prendre pleinement conscience des conséquences de leurs actes, et pour prévenir la récidive.

Les CRIAVS : des professionnels aident les pédophiles

Le 0 806 23 10 63 (géré par les CRIAVS, Centres Ressources pour les Intervenants
auprès des Auteurs de Violences Sexuelles) est une plateforme d’écoute et d’orientation destiné aux personnes attirées sexuellement par les enfants et qui ont peur de passer à l’acte.  Elles peuvent trouver une aide adaptée via ce numéro de téléphone (non surtaxé).

Les CRIAVS proposent aussi des formations et des outils, comme le Selflife, un jeu de médiation permettant d’aborder des sujets délicats avec des enfants, des étudiants ou des parents.