En France, la paralysie cérébrale touche chaque jour 4 nouveaux nés. Une méthode de rééducation intensive lancée en 2011 par une équipe de l'université de Louvain, en Belgique, est expérimentée pour la première fois sur ces enfants de 1 à 4 ans.
- Alain Chatelin Président Fondation paralysie cérébrale
Des cris, des papillons multicolores, des chansons, des jouets en pagaille... La grande pièce colorée où se tient le stage de rééducation intensive pour enfants paralysés cérébraux ressemble plus à une immense salle de jeux qu'à un lieu de soin. Tout un tas d'objets qui feraient presque oublier les déambulateurs, la démarche hésitante ou la tête trop penchée des enfants qui sont ici pour 15 jours.
Auguste, Aurore, Victor, Gabriella, Charlotte, Zaccaria et Louis sont atteints de paralysie cérébrale depuis leur naissance. Nés prématurés pour la plupart, leur cerveau a subi de lésions qui les empêchent d'évoluer d'un point de vue moteur de la même manière qu'un autre enfant : difficultés à marcher, s'asseoir ou utiliser l'intégralité de leurs muscles et de leurs membres.
Ils n’ont que 4 ans mais depuis plusieurs années déjà, leur vie est un parcours du combattant. Chaque semaine, ils font des séances de kiné, tentent, parfois péniblement, d’apprendre à marcher, se tenir debout ou se mettre à 4 pattes. Car les lésions laissées dans leur cerveau ont abîmé le chemin qui mène de leur tête à leurs membres.
Rééducation contraignante et longue
Ces enfants connaissent cette rééducation contraignante et longue, qui pourrait se prolonger tout au long de leur vie.
Mais au début du mois de juillet, ces enfants ont participé à un stage différent de rééducation intensive. Pendant 15 jours, 5 heures par jour, ces tout-petits vont répéter des dizaines de fois les mêmes gestes, encadrés par deux kinésithérapeutes par enfant. Tout cela dans une ambiance de joyeuse pagaille. Car le programme mis en place par l’université catholique de Louvain en Belgique et testé pour la première fois sur des enfants aussi jeunes est basé sur le jeu.
Chacun d’entre eux doit repartir en ayant atteint 5 objectifs, des choses très concrètes comme mettre un gilet, brosser ses dents ou se tenir correctement sur le banc de l’école mais sans jamais perdre de vue la dimension ludique de cette rééducation.
Depuis 2011, l’équipe de la chercheuse en neurosciences Yannick Bleyenheuft est à l’origine de cette méthode qui part des besoins de l’enfant et des parents et qui donne aux uns et aux autres plus d’autonomie.
C'est la Fondation paralysie cérébrale qui finance ce projet de recherche. Le président de cette fondation, Alain Chatelin est l'invité de cette émission.
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Journaliste