Trop d'écrans, pas assez d'activité physique : les adolescents en danger

Après l'OMS à échelle mondiale, l'Anses vient à nouveau d'alerter les pouvoirs publics français sur la nécessité de promouvoir et renforcer l’activité physique dès l’adolescence. Avec les 2/3 des 11-17 ans qui dépassent les deux seuils sanitaires.
Après l'OMS à échelle mondiale, l'Anses vient à nouveau d'alerter les pouvoirs publics français sur la nécessité de promouvoir et renforcer l’activité physique dès l’adolescence. Avec les 2/3 des 11-17 ans qui dépassent les deux seuils sanitaires. ©Getty -  Imgorthand
Après l'OMS à échelle mondiale, l'Anses vient à nouveau d'alerter les pouvoirs publics français sur la nécessité de promouvoir et renforcer l’activité physique dès l’adolescence. Avec les 2/3 des 11-17 ans qui dépassent les deux seuils sanitaires. ©Getty - Imgorthand
Après l'OMS à échelle mondiale, l'Anses vient à nouveau d'alerter les pouvoirs publics français sur la nécessité de promouvoir et renforcer l’activité physique dès l’adolescence. Avec les 2/3 des 11-17 ans qui dépassent les deux seuils sanitaires. ©Getty - Imgorthand
Publicité

Toutes les études récentes le montrent : les 11-17 ans ne bougent pas assez et ce phénomène est une menace pour leur santé, avec des conséquences graves sur leur vie de futur adulte. La France accuse du retard dans la prise en compte d'un tel danger. En cause notamment : les écrans.

Avec
  • François Carré Cardiologue et professeur de sport, professeur de physiologie cardio-vasculaire à l’Université de Rennes 1 Il est cofondateur de l’Observatoire de la sédentarité

Les deux-tiers des 11-17 ans ne bougent pas assez. Ce constat édifiant est l'un des enseignements d'une récente étude de l'Anses (l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Pire encore : presque la moitié de ces jeunes (49%) est exposée à un risque élevé d'inactivité, avec moins de vingt minutes d'activités quotidiennes et plus de quatre heures passés devant les écrans. L'Anses qui souligne qu'"il est extrêmement rare qu’une évaluation des risques montre que les deux tiers de la population étudiée présentent un dépassement des seuils sanitaires, traduisant ainsi une exposition à un niveau de risque élevé pour la santé".

Et les différentes restrictions sanitaires prises depuis un an ont accentué cette tendance. Un nouvel état des lieux de l'activité physique et de la sédentarité de l'adolescent et de l'adolescent vient confirmer ce que l'on redoutait : 59% des adolescents ont réduit leur activité physique pendant le premier confinement.

Publicité
Mis à part les cours d'EPS en milieu scolaire, beaucoup de jeunes n'ont aucune activité physique durant la journée avec de graves conséquences sur leur santé.
Mis à part les cours d'EPS en milieu scolaire, beaucoup de jeunes n'ont aucune activité physique durant la journée avec de graves conséquences sur leur santé.
© Radio France - Jérôme Val

Les effets sur la santé d'une telle sédentarité sont aujourd'hui connus : le surpoids et à terme l'obésité, une qualité du sommeil altérée, des troubles de l'alimentation, des risques élevés de maladies cardiovasculaires une fois devenus adultes, le diabète et même certains cancers.  

Les temps passés devant les écrans ont explosé ces dernières années chez les jeunes générations, ce qui accroit leur sédentarité
Les temps passés devant les écrans ont explosé ces dernières années chez les jeunes générations, ce qui accroit leur sédentarité
© Radio France - Jérôme Val

Des initiatives dans le milieu sportif, y compris dans l'esport

La France est régulièrement critiquée pour le retard dans la prise en compte d'un phénomène mondiale, l'Organisation Mondiale de la Santé ( OMS) l'a encore souligné en 2019. Les écrans, omniprésents dans l'environnement des adolescents, sont régulièrement montrés du doigt avec des temps d'exposition qui dépassent les seuils de danger.      

Des initiatives pour faire bouger les jeunes se multiplient un peu partout en France, par exemple dans des clubs sportifs qui tentent de les attirer malgré la baisse constante du nombre de licenciés. Même des institutions spécialisées dans l'esport (le sport électronique) commencent à prendre conscience de la menace et à changer leur manière d'encadrer les pratiquants de jeux vidéos. 

Chez MCES, une académie de esport basée à Marseille, les jeunes pratiquants de jeux vidéos doivent aussi faire du "vrai"sport sur les terrains qui appartiennent à l'académie
Chez MCES, une académie de esport basée à Marseille, les jeunes pratiquants de jeux vidéos doivent aussi faire du "vrai"sport sur les terrains qui appartiennent à l'académie
© Radio France - Jérôme Val
La Question du jour
7 min

Invité de l'émission : François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHU de Rennes, membre du comité scientifique de l’ Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (ONAPS). 

L'équipe