Le documentaire et ses formes : épisode • 2 du podcast L'étonnant Monsieur Resnais

Chris Marker et Alain Resnais, prix Jean Vigo 1954 pour leur court-métrage documentaire "Les Statues meurent aussi"
Chris Marker et Alain Resnais, prix Jean Vigo 1954 pour leur court-métrage documentaire "Les Statues meurent aussi" ©Getty - Keystone-France/Gamma
Chris Marker et Alain Resnais, prix Jean Vigo 1954 pour leur court-métrage documentaire "Les Statues meurent aussi" ©Getty - Keystone-France/Gamma
Chris Marker et Alain Resnais, prix Jean Vigo 1954 pour leur court-métrage documentaire "Les Statues meurent aussi" ©Getty - Keystone-France/Gamma
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Que reste-t-il de la pratique documentaire du réalisateur de "Nuit et brouillard" et d'Hiroshima mon amour - à l’origine un film de commande sur la bombe atomique - certes déjà ancienne, quand Alain Resnais réalise "Cœurs" en 2006, dans un geste de cinéma revendiquant une apparente artificialité ?

Avec

Michel Ciment s'entretient avec Alain Resnais à l'occasion de la sortie de son film "Cœurs" dans "Projection privée" le 2 décembre 2006 .

Dans cet entretien, Alain Resnais évoque son goût pour les endroits où passent le fantastique, le quartier de la Bibliothèque François Mitterrand à Paris, les brumes londoniennes et belges, mais aussi son amour pour Arsène Lupin et Sherlock Holmes, et le Harry Dickson de Jean Ray, qu’il essaya longtemps d’adapter en film, ou encore, autre projet non abouti, sa tentative de monter un film entièrement chanté, en adaptant Le Tsar s’est fait photographier de Kurt Weill. On en retrouvera des traces dans On connaît la chanson et son opérette Pas sur la bouche .

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Alain Resnais et le documentaire dans tous ses états

Ce débat prend appuie notamment sur les films de Jean Rouch, en particulier Chronique d'un été ;  de Chris Marker et du cinéma militant, et du cas René Allio avec Moi, Pierre Rivière , film qui touche à la trajectoire cinématographique de deux de nos invités, Claire Simon et Nicolas Philibert.

Avec...

  • Nicole Brenez , qui enseigne le cinéma à l’Université Paris III, programme les indispensables séances de cinéma d’avant-garde et expérimental à la Cinémathèque française, auteur de nombreux livres dont le tout aussi indispensable Jeune, dure et pure. Une histoire du cinéma expérimental et d’avant-garde en France , mais aussi De la figure en général et du corps en particulier. L’invention figurative au cinéma , où elle développe sa méthode d’analyse figurale, et puis d’études consacrées à John Cassavetes, Jean-Luc Godard, Jean Epstein, Abel Ferrara, Philippe Grandrieux ou encore Chantal Akerman.
  • Pascale Cassagnau , critique d’art, qu’on peut lire notamment dans Art Press, elle-même auteur de nombreux livres, notamment, pour ce qui est à proprement parler du cinéma, sur Marguerite Duras et Apichatpong Weerasethakul, elle s’attache particulièrement aux nouvelles pratiques cinématographiques documentaires qui se développent dans la création contemporaine, auxquelles elle a consacré un essai, Future Amnesia – Enquêtes sur un troisième cinéma . On ne s’étonnera donc pas de la savoir responsable, au Centre national des arts plastiques, des fonds audiovisuels et nouveaux médias.
  • Nicolas Philibert , star du genre depuis l’immense succès d’Etre et avoir , qui intervenait après déjà plus de 20 ans de documentaires, de La Voix de son maître , coréalisé avec Gérard Mordillat en 1978 et censuré alors par la télévision, à Qui sait ? , en passant par La Ville Louvre , Le Pays des sourds, Un animal des animaux  ou encore La Moindre des choses. Assistant de René Allio dans les années 70, sur Les Camisards  et Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère… , il est revenu sur les lieux du crime et de tournage de ce dernier film avec Retour en Normandie , et connaît bien la maison où nous sommes aujourd’hui pour en avoir longuement arpenté, sous nos yeux, les couloirs et recoins, ce qui a donné La Maison de la Radio.
  • Claire Simon , formée, comme Alain Resnais, à l’art du montage, et auteure, sans solution de continuité, de films documentaires aussi précieux que Récréations , Coûte que coûte , 800 kilomètres de différence / Romance  ou Mimi , et de films dits « de fiction » comme *Sinon oui, Ça brûle * et Les Bureaux de Dieu , à la limite des deux genres, quand ce n’est pas le diptyque Gare du Nord  / Géographie humaine , deux façons d’aborder, si ce n’est le même sujet, en tout cas les mêmes lieux.
Les Nuits de France Culture
51 min

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