En 1937, bien avant l'Occupation, Céline publie "Bagatelles pour un massacre", son premier pamphlet antisémite qui contribue à acclimater la France aux futures mesures de Vichy.
- Anne Simonin Historienne, chercheuse au CNRS
- Yves Pagès écrivain et éditeur
- Emile Brami Editeur, libraire
- Jean-François Louette Professeur de littérature française du XXe siècle à la Sorbonne
- Pierre Assouline Ecrivain, journaliste
- François Gibault Avocat et biographe de Céline
- Fabrice Luchini Comédien et acteur
- Pierre-André Taguieff Auteur, directeur de recherche au CNRS Paris
- Philippe Roussin Chercheur
- Odile Roynette Professeure d'histoire contemporaine à l'université de Bourgogne, spécialiste de l’histoire militaire des XIXe et XXe siècles
- Gisèle Sapiro sociologue, directrice de recherche au CNRS et directrice d'études à l'EHESS.
- Régis Tettamanzi Chercheur, professeur de littérature française
- Yoann Loisel Médecin psychiatre, psychanalyste
- Laurent Joly Historien, directeur de recherches au CNRS
- David Alliot Editeur
- Annick Duraffour Professeur de lettres et spécialiste de l'antisémitisme en France
- Stéphane Zagdanski Ecrivain
- Denis Lavant Comédien et acteur
- Johann Chapoutot Professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris-Sorbonne - Paris IV
Une série documentaire produite par Christine Lecerf et réalisée par Franck Lilin
1936 est une année de rupture pour Céline. Son nouveau roman Mort à crédit ne remporte pas le succès qu’il escomptait. Les récents bouleversements politiques ne font qu'aiguiser sa colère. Le Front populaire avec à sa tête Léon Blum vient d'accéder au gouvernement. Socialiste, d'origine juive, Blum cristallise toute la haine d'un Céline hors de ses gonds.
Le Front populaire, c’était la catastrophe. Blum, c’était le diable. Plutôt Hitler que Blum. Céline est le pur produit de cela. Laurent Joly, historien
Après un voyage décevant dans la Russie communiste, Céline prend la plume pour écrire son texte pamphlétaire, Mea culpa. Prenant goût à l'invective, il abandonne la littérature pour rédiger Bagatelles pour un massacre, son premier pamphlet antisémite et raciste.
L'historien Johann Chapoutot commente "Bagatelles pour un massacre"
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Néo-pacifiste et pro-hitlérien, Céline trouve des réponses à ses angoisses dans la vision du monde nazie, qui nourrit son second pamphlet L’Ecole des cadavres. Publiés à des dizaines de milliers d’exemplaires, ces textes haineux, fourmillant de métaphores scatologiques, vulgarisent et diffusent les obsessions antisémites, racistes de Céline.
Quelque chose casse le romancier et casse le roman. Les pamphlets merdifient l’oeuvre de Céline. Yoann Loisel, médecin psychiatre et psychanalyste
Durant les années d’Occupation, Céline fait partie du milieu collaborationniste. Il fréquente l’Ambassade d’Allemagne et l’Institut allemand. Il envoie des lettres aux journaux collaborationnistes et rédige Les Beaux draps, troisième pamphlet résolument militant. Il rédige également plusieurs lettres de dénonciation. L’ampleur de son engagement continue d’interroger les historiens et les spécialistes.
Céline a dénoncé sous l'Occupation. Les preuves sont dans les journaux, à la BNF, dans les Cahiers Céline. Il faut juste lire, ouvrir les yeux, toucher à l'idole. Annick Duraffour, spécialiste de l'antisémitisme en France
Textes lus:
Louis-Ferdinand Céline, Mea culpa, Editions huit, 2012
Louis-Ferdinand Céline, Bagatelles pour un massacre, Editions Huit, 2012
Louis-Ferdinand Céline, L'Ecole des cadavres, Editions Huit, 2012
Louis-Ferdinand Céline, Les Beaux Draps, Editions Huit, 2012
Louis-Ferdinand Céline, Lettres, Pléiade, Gallimard, 2009
Emile Brami, Faire danser les alligators sur la flûte de Pan, d'après la correspondance de L-F Céline, 2011
Voix:
Stanislas de la Tousche
Denis Lavant
Archives :
Le Maréchal Pétain, Ina, 30 octobre 1940
Radio Paris, Ina, été 1940
Maurice de Séré, directeur politique du journal Au pilori, Ina, 1942
Inauguration de l’institut d’études aux questions juives, Ina, mai 1941
Générique :
Ross Bolleter, Secret Sandhills And Satellites
Musique :
Ray Ventura, Tout va bien Madame la Marquise
Prise de son : Georges Tho
Mixage : Alain Joubert
Documentation : Maria Contreras
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Réalisation