La grève des mineurs d’Angleterre a pris des allures de guerre civile, dont Margaret Thatcher avait pris le commandement. Elle a duré un an de mars 1984 à mars 1985. Le syndicalisme ne s’en est jamais remis. Les régions ouvrières non plus.
Chris Kitchen, avait 17 ans au moment de la grande grève. Il travaillait déjà à la mine. Il est aujourd’hui le patron du syndicat des mineurs, qui n’est plus que le fantôme de la puissante forteresse qu’il fut. Il se souvient de cette année-là, 1984, et nous a confié le journal de grève de son oncle Malcolm, mineur lui aussi, qui écrivait au 12 mars : « Ça a commencé. Nous sommes en grève. Comme on le disait la semaine dernière, on va avoir des vacances ». Trois jours plus tard, déjà un mort parmi les grévistes.
Reprendre le fil chronologique des événements, c’est mesurer la violence de ce qui s’est passé et culmina avec, ce que l’on appelle encore là-bas, la bataille d’Orgreave. Ce fut plus qu’un mouvement social, une guerre de position de nuit comme de jour, entre des piquets de grève très organisés et une police de plus en plus militarisée.
Si tous les pays occidentaux renonçaient progressivement au charbon, l’Angleterre de Thatcher avait opté pour des fermetures rapides et des licenciements massifs dans des régions qui ne vivaient que de cela. Comme si la première ministre voulait en finir avec un monde ouvrier syndiqué et soudé qui pendant des décennies savait faire trembler les gouvernements.
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