

Malgré la guerre, la lassitude, les bombardements, les restrictions et le deuil, les Ukrainiens ont célébré Noël. Et cette année, certains on choisi d'adopter la date du 25 décembre plutôt que le 7 janvier, comme le veut pourtant la tradition orthodoxe.
“Nous ne laisserons pas les Russes nous voler les plus grandes fêtes, le nouvel an et Noël de nos enfants », déclarait il y a quelques jours le maire de Kiev, Vitali Klitschko.
Parole tenue : les Ukrainiens ont largement célébré Noël ce samedi 24 et ce dimanche 25 décembre. Dans la religion orthodoxe, Noël est fêté le 7 janvier, mais comme nous l’explique
Agathe Mahuet, la correspondante de Radio France à Kiev, un nombre grandissant d’Ukrainiens ont préféré cette année “regarder vers l’ouest”, rompre avec la tradition qui les rapproche de la Russie et avancer la date au 25 décembre, en ligne avec les autres Églises.

Pas de trêve
Pourtant, à Noël, il n’y a pas eu de trêve. Samedi 24 décembre, au moins 16 personnes sont mortes lors du bombardement du marché de Kherson, ville au sud du pays, pourtant reprise début novembre par les Ukrainiens.
Mais sur le front de l'est, dans le secteur de Bakhmout, les forces russes ont ralenti leur progression en raison des conditions difficiles, de la pluie et de la boue. Et dans les villages récemment libérés du Donbass, les habitants privés d’accès aux soins pendant plusieurs mois voient enfin revenir, avec soulagement, certains services médicaux.
Les systèmes américains Patriot pour défendre l'Ukraine
Lors de son voyage aux États-Unis la semaine dernière, le président Volodymyr Zelensky n’a pas obtenu les armes offensives qu’il souhaitait pour son armée. Mais afin de permettre à l’Ukraine de faire face aux frappes russes, Washington s’est engagé à fournir des missiles Patriot, un système de défense antiaérienne particulièrement sophistiqué.
Interrogé à la télévision publique Rossiya-1, Vladimir Poutine s'est dit sûr "à 100%" que l'armée russe "détruirait" ces systèmes Patriot.
Et tandis que le président russe estime que l'Occident ne cherche qu’à "diviser” ce qu’il appelle aujourd'hui "la Russie historique", les voix qui osent exprimer leur désaccord contre la mobilisation sur le front ukrainien sont pourtant de plus en plus nombreuses. Parmi ces voix, il y a celles des mères et des épouses de soldats russes qui dénoncent le manque de transparence du Kremlin sur les pertes au combat.
La danse pour faire oublier la guerre
Pour les fêtes de fin d’année et jusqu’au 5 janvier, le Ballet de l'Opéra National d’Ukraine se produit au Théâtre des Champs Élysées à Paris. Sa venue avait été programmée avant la guerre, mais les danseurs n’ont pas suffisamment pu travailler le spectacle qui était initialement prévu. Ils ont en conséquence choisi de proposer "Giselle", un grand classique que les étoiles et le corps du ballet maîtrisent à la perfection. Kateryna Alaieva, qui interprète le rôle-titre, explique son émotion à danser en France, et son état d’esprit particulier quand elle monte sur scène : "Je suis devenue beaucoup plus fragile émotionnellement, et la scène de démence [de Giselle] est devenue beaucoup plus dramatique".
Dans les villages de l’est
Pour terminer cet épisode, le récit de Volodymyr Yermolenko. Philosophe, docteur en études politiques et journaliste, il anime un site d’information et d’analyse sur le conflit, tout en parcourant l’Ukraine pour aider les activistes et les intellectuels. Il raconte son déplacement récent dans les villages de l’est. Des villages bombardés où ne restent que des survivants. Des résistants.
Mise en ondes : Geoffroy Baccialone.
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