Sur le front de Kherson

Dans la région de Kherson, le contrôle a été repris par les forces ukrainiennes
Dans la région de Kherson, le contrôle a été repris par les forces ukrainiennes ©AFP - Metin Aktas / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency
Dans la région de Kherson, le contrôle a été repris par les forces ukrainiennes ©AFP - Metin Aktas / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency
Dans la région de Kherson, le contrôle a été repris par les forces ukrainiennes ©AFP - Metin Aktas / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency
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Cette semaine on braque notre projecteur sur la région de Kherson, au sud de l’Ukraine. Kherson, sur la rive du fleuve Dniepr, est la seule grande ville conquise par les Russes. Une prise de guerre symbolique que les Ukrainiens s’apprêtent à reprendre et que Moscou semble résigné à perdre.

L'armée russe ne cache plus qu’elle est en difficulté à Kherson. Même le nouveau commandant de “l'opération spéciale” en Ukraine le reconnaît le 18 octobre à la télévision publique :

"La situation dans le secteur de l'opération militaire spéciale peut être qualifiée de tendue, dit le général Sergueï Sourovikine. L'ennemi tente continuellement d'attaquer nos positions”.

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Peu après ces déclarations, le gouverneur pro-russe de Kherson annonce un "déplacement organisé, progressif" de 50 à 60 000 habitants, évacués encore plus au sud, dans des villes situées au bord de la mer d’Azov (Kiev parle de "déportations massives" plutôt que “d’évacuations”) et Vladimir Poutine décrète l’application de la loi martiale dans toutes les régions occupées par les Russes. Cette loi ne changera pas foncièrement le quotidien des habitants, même si elle permet potentiellement à Moscou de mobiliser toute la population pour l'enrôler dans une force de défense territoriale. La loi martiale se double d’un régime de sécurité renforcé dans les zones frontalières et dans la région de Moscou, ce qui veut dire que les gouverneurs vont avoir des pouvoirs accrus.

“Cela ressemble à un tour de vis sécuritaire” dit le correspondant de Radio France à Moscou, Sylvain Tronchet, qui rappelle que les paramilitaires de Wagner vont devenir, dans la région de Belgorod, les supplétifs officiels des forces russes. "La Russie est aujourd’hui un pays en train de se mettre en état de guerre”.

Après l'opposant russe Alexeï Navalny en 2021, cette année c’est au peuple ukrainien, “au courageux peuple ukrainien” que les députés européens décernent, ce 19 octobre, leur “prix Sakharov pour la liberté de l’esprit”. La dotation de 50 000 euros sera distribuée à différentes personnalités de la société civile.

Des Ukrainiens “courageux” qui s'apprêtent à vivre sans électricité à l’approche de l’hiver. Car depuis plusieurs jours, ce sont les installations énergétiques qui sont en priorité visées par l’armée russe. Près de 1200 localités sont privées d’électricité sur le territoire. Les autorités ont demandé à chaque citoyen de réduire au maximum sa consommation quotidienne.

C’est principalement avec des bombes de fabrication iranienne (notamment les drones Shahed-136 évoqués dans l’épisode précédent) que les Russes frappent les installations énergétiques ukrainiennes. Or, on sait maintenant que l’Iran ne va pas se contenter d’envoyer ces drones. Il va y avoir d'autres livraisons à l’armée russe. De drones, de roquettes et de missiles de moyenne et longue portée. Des membres des Gardiens de la Révolution sont aussi présents dans le Donbass pour conseiller les Russes. A la faveur de la guerre, l’Iran et la Russie, deux parias de la scène internationale, se rapprochent. L’Union européenne, qui dit avoir désormais des "preuves suffisantes" sur l’utilisation de ces drones iraniens promet dans les prochains jours des sanctions supplémentaires à l’encontre de Téhéran.

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Mise en ondes : Sofiane Aktib

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