Un pas de plus dans la co-belligérance ? L’occident sort ses chars

En annonçant sa décision aux députés, le chancelier Olaf Scholz ne cache rien de ses doutes et justifie sa prudence : "Personne ne peut dire quelles sont les bonnes ou mauvaises décisions". C’est la 1ere fois depuis la seconde guerre mondiale que des blindés allemands sont envoyés sur un champ de bataille européen, une perspective qui divise profondément l’opinion.

130 blindés à venir sur le champ de bataille

Dans la foulée, le président américain Joe Biden confirme à son tour l’envoi de 31 chars d’assaut Abrams en Ukraine, avec pièces de rechange et des sessions de formation. La Pologne mais aussi la Norvège, l’Espagne, la Finlande et les Pays-Bas se préparent à suivre le mouvement. Environ 130 blindés lourds devraient au total rejoindre le champ de bataille - en France l’envoi des chars Leclerc est toujours en suspens, certains élus réclament un débat à l’Assemblée nationale. Dans la capitale ukrainienne, le soulagement est immense.

Après les chars, les avions ?

Le président ukrainien remercie ses partenaires : “La question clef maintenant, c'est la vitesse et le volume : la vitesse avec laquelle nos soldats pourront être formés, la vitesse à laquelle ces chars seront livrés et la quantité de chars livrés”. Mais il a encore autre chose à leur demander : “Il est très important qu'il y ait des progrès concernant d'autres aspects de notre coopération de défense. Il nous faut débloquer la livraison à l'Ukraine de missiles à longue portée Nous devons aussi augmenter notre coopération pour ce qui est de l'artillerie... il faut aussi qu'on réussisse à obtenir des avions pour l'Ukraine.” Si Volodymyr Zelensky demande autant à ses alliés, c’est parce qu’il sait que les chars seuls ne suffiront pas pour aider l’Ukraine à sortir de sa posture défensive.

Les occidentaux, des co-belligérants ? Pas forcément

Sans surprise, le Kremlin a d’ailleurs dénoncé "l'engagement direct" de l'Occident dans le conflit. Mais ce cran supplémentaire fait-il pour autant des alliés de l’Ukraine des co-belligérants ? Pas forcément. “La notion de co-belligérance n’est consignée dans aucun ouvrage de droit”, c’est une notion “subjective” dit le spécialiste des relations internationales Bertrand Badie.

Manque d’informaticiens en Russie

Dans cet épisode, vous entendrez aussi Mikhaïl Podolyak, l’éminence grise du président Zelensky, et le maire d’Odessa, dont le centre historique vient d’être classé par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial en péril.

En Russie, conséquence de la mobilisation lancée en septembre dernier par Vladimir Poutine, on manque de plus en plus d'informaticiens. Pour échapper à l'armée, ils sont des centaines à avoir fui le pays et à travailler à distance, depuis l'étranger. Les autorités cherchent à les faire revenir, sans grand succès pour l'instant.

Ralentir le temps qui passe

On vous donne aussi des nouvelles d’Anna, qui a quitté Paris la semaine dernière pour se rendre à Kiev auprès de sa mère gravement malade. Côte à côte, mère et fille essaient ensemble de rattraper le temps perdu et de retenir celui qui passe, avec quelques moments de joie arrachés à la maladie.

Merci à Omar Ouahmane, Sébastien Baer, Bertrand Badie, Jean-Sébastien Soldaïni, Sylvain Tronchet, Denis Kataev et Anna.

Production : Isabelle Labeyrie
Mise en ondes : Dali Yaha

Chanson : “Мальви” (“Les violettes”) d’Ani Lorak

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