Il y aurait en France près de 2 millions de végétariens, dont toujours plus de véganes. Ils sont à la fête ce week end à Paris avec leur manifestation annuelle, la Veggie pride, et un salon, qui prend de l'ampleur pour sa 2e édition. Quelques un(e)s nous ont confié leur quotidien et leurs espoirs.
Jihem, 29 ans, professeur de yoga
Ancien publicitaire, il revendique son pseudo pour avant tout faire passer son message. Celui qui jadis se délectait d'un steak tartare est devenu végane il y a un peu plus de cinq ans, du jour au lendemain, au détour une conférence en ligne. Et depuis décembre, lui qui ne fait partie d’aucune association a fédéré 10 000 abonnés autour de ses vidéos sur Youtube, et aussi des centaines de commentaires incendiaires auxquels il ne répond presque plus, fatigué de se justifier.
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"J'ai eu l'impression d'être dans un état d'urgence, d'action. Et je me suis dit que la première des choses était de m'appliquer ce véganisme. (...) Mais aussi je n'irai jamais mettre les pieds dans un hippodrome, un zoo, un aquarium. Il y a des produits testés sur les animaux : produits ménagers, cosmétiques, de beauté. Tout est testé sur les animaux pour rien, rien, absolument rien si ce n'est une histoire de fric ! Si les abattoirs étaient vitrés, tout le monde serait minimum végétarien, végane même ! N'importe quelle rue à Paris, c'est le musée des horreurs. Là, on est pas loin d'une rue avec des cochons de lait embrochés !"
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A lire : Le véganisme à la française
Emilie Alsaleh, 33 ans, en congé parental
"Quand on devient végane, on a le sentiment d'une douce désobéissance civile. Et on a pu être catégorisés comme extrêmes, voire fascistes, alors qu’on veut juste faire le bien !"
Dans son appartement cossu, celle qui nous a préparé un délicieux muffin au chocolat raconte son parcours « assez typique » de végétarienne devenue végane il y a un an, après de nombreuses lectures et visionnages en ligne, dont Earthlings, un documentaire très souvent cité par nos interlocuteurs. Comment aussi elle a voulu rendre « glamour » le véganisme à travers son blog de recettes, pour positiver son discours. Son ami, chef cuisinier, a été très vite conquis et, devenu végane, s'apprête à ouvrir un restaurant. Et celle qui allaite encore évoque le régime végane de leur bébé :
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"C’est venu du jour au lendemain, mais je pense que j’ai toujours eu en moi cette répulsion de manger des animaux. Même toute petite, je n’aimais pas manger de la viande. Je le disais à mes parents, j’allais la recracher dans les toilettes. (…) Quand je suis devenue végane, c’était après la naissance de mon bébé, que j’allaite toujours, donc j’avais vraiment très peur de manquer de choses. Je me suis renseignée et nous sommes allés voir un médecin nutritionniste. Il nous a rassuré et nous a dit de vraiment nous supplémenter en B12."
Certains nutritionnistes mettent en garde contre les conséquences médicales mais aussi sociales d'un régime végane pour les enfants. Comme la bio-nutritionniste Marion Kaplan (ancienne végétalienne), ou Béatrice Dubern, qu'Emilie critique pour ses liens avec l'industrie du lait et Danone. Emilie qui met en avant l'avis de l'Association américaine de diététique, de 2009, sur les régimes végétariens et végétaliens.
Depuis Toulouse, Kelly, blogueuse végétarienne devenue végane, nous a elle affirmé que : "le manque de protéines, c'est vraiment un mythe. Il y en a dans tous les aliments et à part de se sous alimenter de façon extraordinaire, il n'est pas possible de manquer de protéines. Après, quand on est végane, c'est le fer et la vitamine B12 qui peuvent manquer, donc pour ça il faut faire attention à son alimentation, c'est sûr. En particulier la B12 que l'on ne retrouve pas dans une alimentation végétale mais que l'on garde toutefois trois ans après avoir arrêté la viande. Après, c'est vrai que l'on remet en question le phénomène social français de la table, ce que l'on nous a appris à l'école et une culture, comme moi à Toulouse avec le cassoulet."
Liselotte Mas, 20 ans, étudiante en journalisme
"C'est une conviction profonde, pas un effet de mode ni un engagement superficiel."
Dans sa cuisine, elle confie avoir été "convaincue à la seconde près", après avoir vu le documentaire et la conférence en ligne précités. En société, elle a toutefois pris davantage de temps par rapport à sa famille en particulier. Et si elle ne mange pas du tout 100% bio, elle est très vigilante pour ses vêtements jusque pour la colle des chaussures qui ne doit pas être faite à base de poissons. Elle répond à Manon Derdevet.
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"Infliger toutes ces souffrances aux animaux, c'est juste un caprice. La seule peur que j'ai eu au début, c'était de me sentir un peu rejetée, à l'écart vis-à-vis de mes amis, et franchement j'ai été vraiment agréablement surprise. (...) Je suis en bonne santé, je me suis beaucoup renseignée sur les carences, j'ai de l''énergie, même plus qu'avant, et j'ai vraiment pas l'impression de me priver. Au contraire. C'est un peu un écho que je retrouve chez pas mal de véganes."
Et voici quelques unes de vos très nombreuses réactions via Twitter et Facebook
Il y est notamment question de "flexitarisme", ou comment être flexible dans sa façon d'être végétarien. Ce régime souple né il y a environ 5 ans laisse une place à la viande, mais moindre. "30 % de la population est flexitarienne, parfois sans le savoir", estimait il y a peu la directrice marketing de Herta dans Le Parisien.
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