Bernard Pivot, l'amoureux des mots

Bernard Pivot, journaliste et écrivain, photographié dans son appartement parisien en Décembre 2011
Bernard Pivot, journaliste et écrivain, photographié dans son appartement parisien en Décembre 2011 ©Getty - Eric Robert
Bernard Pivot, journaliste et écrivain, photographié dans son appartement parisien en Décembre 2011 ©Getty - Eric Robert
Bernard Pivot, journaliste et écrivain, photographié dans son appartement parisien en Décembre 2011 ©Getty - Eric Robert
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Laure Adler recevait Bernard Pivot. Ecoutez le journaliste culturel et ancien président de l’Académie Goncourt parler des livres et défendre les mots.

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Des souvenirs d’enfance dans un petit village du Beaujolais où il grandit durant l’occupation en passant par son passé de lycéen plutôt médiocre… Bernard Pivot se confie au sujet de sa vie et de sa passion pour l’écriture. Monté à Paris pour être journaliste, il devient un brillant élève du CFJ. Car pour l’homme de lettres, lire est désormais "devenu un réflexe professionnel". Passionné de sport, Bernard Pivot souhaitait ardemment faire partie de la rédaction de L’Équipe. Et pourtant, c’est bel et bien la littérature qu’il embrassera en intégrant Le Figaro Littéraire…

Penser la littérature

Partageant une vision malrucienne de la littérature, Bernard Pivot laisse parler l’émotion. Celle qui transporte, qui fait s’agiter le corps et l’esprit en lisant. Et s’il y avait des livres qui nous construisaient ? Qui constitueraient une sorte de colonne vertébrale qui ne nous quitterait jamais ? Car à l’instar de l’écrivain et homme politique, la bonne littérature susciterait quelque chose d’équivalent au choc esthétique des grandes œuvres capitales de l’humanité.

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"Il n’y a pas de critères ou de grille de lecture qui va indiquer si c'est de la littérature ou si ça n’en est pas. On a parfois un choc devant un livre". Bernard Pivot

Le Tête-à-tête
59 min

De Raymond Queneau à André Gide, Bernard Pivot nous donne sa vision de la littérature et du lien qu’il a tissé avec celle-ci, toute sa vie durant. Mais le genre littéraire qu’affectionne tout particulièrement l'écrivain relève plutôt du domaine de l’intime et de l’échange : "J'adore les journaux, j'adore les journaux intimes, les correspondances par exemple".
À 12 ans il admire déjà les épîtres de Madame de Sévigné. Fasciné par cette écriture confidentielle, il y trouve les mots inouïs, les formules extraordinaires : "C'est fabuleux cette mère qui écrit à sa fille des choses absolument sublimes".

Portrait de Bernard Pivot sur le plateau de l'émission 'Bouillon de culture', le 26 février 1994.
Portrait de Bernard Pivot sur le plateau de l'émission 'Bouillon de culture', le 26 février 1994.
© Getty - Raphael Gaillarde

Si mémoires, correspondances, carnets émerveillent l’homme de lettres, ces écrits ne constitueraient a priori pas - du moins stricto sensu - une œuvre en tant que telle. Mais après tout, pourquoi n’y aurait-il pas de bonheur à glaner dans ces écrits plus marginaux ?

L’amoureux des mots évoque un regret. Lui, souhaiterait que l’on rende davantage hommage à ces mots. "Les mots sont des compagnons, des amis et des serviteurs, des esclaves. Ce sont des amants, ce sont des amantes" confie-t-il. Car imaginer une vie sans mots relèverait de l’impossible. Il y a quelque part, une dimension purement vitale à travers le langage. "Les mots sont comme l'oxygène" nous dit Bernard Pivot.

Ce sont les écrivains qui prennent ces mots avec considération pour en faire des phrases. Mais lorsque ces phrases ont plus de talent ou plus de charme, plus de force encore que les phrases d'autres personnes, ne pourrait-on pas affirmer que les écrivains sont des artistes ?

Bernard Pivot à la maison de la radio, Paris XVIe
Bernard Pivot à la maison de la radio, Paris XVIe
© Radio France
  • Rédaction Web : Ondine Guillaume

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