- Gaël Turine
Laure Adler s'entretient avec le photographe Gaël Turine Il évoque son travail sur les coopératives pour aveugles : « Aveuglément ». Sa pratique photographique, dans ses reportages comme dans ses livres, consiste à* «établir une confiance, rester longtemps, se faire oublier ». « Prendre le temps avec les gens, récolter de la matière et la restituer ».* « Il y a un moment, on quitte la scène pour rentrer dans les coulisses ** ». Poser des questions, enquêter, aller « sur l’échelle de l’humain » pour comprendre le culturel, le traditionnel, tout ceci nourrit l’objectif du photographe :* « amasser suffisamment d’images pour construire une véritable narration * ». Gaël Turine ne cache pas son appareil photo au premier contact. « La position de photographe est d’emblée présente ». Il détaille les difficultés qui se dressent dans certains contextes, la préparation nécessaire, sa faculté d’aller ou personne ne va : « il y a une part de culot, une part d’obsession à raconter cette histoire… » Une idée illustrée par son livre « Le mur et la peur » , où il s’est focalisé sur un mur totalement méconnu, qu’il a souhaité « dénoncer » * ; celui entre l’Inde et le Bangladesh , le plus long du monde. Un travail réalisé grâce au réseau d’une ONG. « Sans eux, je n’aurais pas fait une seule photo ». « Cela ne va pas changer le cours de l’histoire (…) Alors à quoi ça sert ? A faire prendre conscience … » * S’il se pose des limites, Gaël Turine sait aussi que ses photographies côtoient les morts … « Il fallait de façon visuelle et narrative rendre présents ces gens qui se font tuer sur la frontière… » * L’entretien se poursuit sur l’agence Vu , pour laquelle il travaille, sur son ouvrage « Aujourd’hui c’est demain » , autour de personnes atteintes du cancer aujourd’hui guéries… « Il y a des témoignages tout en simplicité mais qui parlent de la vie … ». Une œuvre qui était aussi l’occasion de travailler « ici ». Il nous parle encore du vaudou haïtien , au-delà des clichés. « On est vraiment au cœur du fonctionnement sociétal d’Haïti ». * Il accorde plus de confiance au papier qu’au web. Un livre « reste ». « C’est la déclinaison sans doute la plus honorifique que l’on puisse attribuer à la photographie » . « Les photographes seront toujours là pour produire de bonnes histoires* * ... »

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