Ivo Van Hove : « Le théâtre sera l’art le plus important du XXIe siècle »

Ivo Van Hove
Ivo Van Hove ©Reuters - Paul Hanna
Ivo Van Hove ©Reuters - Paul Hanna
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Après avoir adapté « Les damnés » de Visconti, « Antigone » ou encore « Vu du pont », Ivo Van Hove présentait début 2016 « Kings of war », en tournée en Europe. Laure Adler s’entretient avec le metteur en scène belge.

Ivo Van Hove découvre le théâtre vers ses onze ans, alors qu’il est à l’internat : « C’était un internat de garçons, nous étions isolés du reste du monde et le mercredi après-midi, nous devions choisir entre faire du sport, aller en ville ou se joindre à un groupe de théâtre ».

Il choisit de faire du théâtre : « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela. Je suis pourtant le fils d’un pharmacien, dans une petite ville en Belgique. Mes parents n’ont donc rien à faire avec l’art, le théâtre ou l’opéra. Mais c’est là, que j’ai découvert la chaleur d’être ensemble et le plaisir de faire quelque chose dans le secret le plus total. »

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Celui qui deviendra un des premiers metteurs en scène à rompre totalement les barrières entre les acteurs et le public commence des études et décide, trois ans plus tard, de se lancer dans le théâtre pour de bon : « Je savais que ma vie c’était le théâtre et que je devais être dans le monde du théâtre. En Belgique, à ce moment-là, le théâtre était vieillissant, un théâtre fatigué, très classique ».

Avec Guy Cassiers, Jan Fabre ou encore Jan Versweyveld, ils décident alors d’inventer une autre manière de concevoir le théâtre : « On habitait à Anvers en Belgique et c’était aussi la génération punk, c’était fuck you all, c’était ça notre attitude… »

Pourquoi être devenu metteur en scène plutôt qu’acteur ? « Je savais que je n’étais pas un acteur. J’ai toujours été en position de diriger. A l’internat, (…) j’étais toujours le leader. (…) Pour moi c’était clair que je pouvais n’être que metteur en scène… »

« On dit toujours que le théâtre ne va pas vaincre le XXIe siècle. Moi je crois au contraire que le théâtre sera l’art le plus important du XXIe siècle. Parce que c’est ‘’live’’. Il y a toujours un acteur, un spectateur, et ça se joue sur le moment. C’est une expérience qu’on ne peut pas avoir à la maison, quand on regarde quelque chose sur son ordinateur par exemple. Pour moi, c’est l’aspect live du théâtre qui en fera l’art le plus important de notre siècle. »

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